«Je suis, nous sommes Ivan Golounov», lit-on sur la Une publiée ce lundi conjointement par les journaux russes Kommersant, Vedomosti et RBC en soutien au сorrespondant du média en ligne russe Meduza Ivan Golounov, arrêté et accusé de trafic de drogue.
Les quotidiens ont également publié un communiqué commun dans lequel ils ont d’abord salué le choix du tribunal de l’assigner à résidence, «une mesure plus adéquate à l’égard d’Ivan Golounov que la détention en prison».
«Cependant, nous n’estimons pas convaincantes les preuves de la culpabilité d'Ivan Golounov, fournies par les enquêteurs, et les circonstances de son arrestation font beaucoup douter qu'elle ne se soit déroulée en violation de la loi», souligne le communiqué. «Nous n'excluons pas que l'interpellation et l'arrestation ayant suivi de M.Golounov soient liées à ses activités professionnelles».
Le communiqué appelle à examiner de manière détaillée les actions des membres des forces de l’ordre impliqués dans l’interpellation du journaliste pour s'assurer du respect de la loi et à rendre publics les résultats de ce contrôle.
Les trois journaux promettent d’avance de suivre le déroulement de l’enquête et exhortent à «un maximum de transparence».
Un rassemblement en soutien à Golounov a été organisé lundi soir dans le centre de Moscou, devant le parquet général, a indiqué la presse russe.
Ivan Golounov a été arrêté jeudi et assigné à résidence samedi soir par un juge. Selon la police, il a tenté de vendre «une quantité importante» de cocaïne et de méphédrone, une drogue de synthèse. Le journaliste rejette ces accusations, estimant qu'elles sont liées à ses enquêtes.
Le journaliste a été assigné samedi 8 juin à résidence pour deux mois, jusqu'au 7 août. Le Président Poutine a été informé de la situation vendredi 7 juin, a affirmé son porte-parole, Dmitri Peskov. Un assistant du Président russe, Anton Kobiakov, a annoncé qu’il étudierait lui-même l’affaire de Golounov.
Les premiers examens sur les échantillons des matériaux relevés sur le journaliste Ivan Golounov n’ont révélé aucun signe de drogue, a déclaré Pavel Chikov, chef du groupe de défense des droits de l'Homme Agora, responsable de la défense du journaliste.
Le ministère de l’Intérieur a annoncé par la suite qu’il y avait des traces ADN de plusieurs personnes sur les paquets de drogue confisqués.