Intitulée «Gentrification et paupérisation au cœur de l'Ile-de-France», cette enquête de l'Institut d'aménagement et d'urbanisme (IAU) souligne les inégalités croissantes dans cette région qui abrite 12 millions d'habitants (18,8% de la population) et produit près d'un tiers de la richesse du pays.
L'étude met en exergue la «polarisation sociale» de la région: d'un côté Paris (2,2 millions d'habitants) et les Hauts-de-Seine, départements les plus aisés du pays, continuent à «s'embourgeoiser». De l'autre, la Seine-Saint-Denis, le territoire le plus pauvre.
«La richesse est plus marquée, plus concentrée que la pauvreté. Les riches vivent plus entre eux que les pauvres», note Mariette Sagot, la démographe auteure du rapport.
Sans surprise, la «différenciation sociale reflète surtout le marché immobilier». Pour Martin Omhovère, directeur du département habitat à l'IAU, dans un contexte de flambée des prix des logements, «seuls le parc social et la loi SRU», qui impose aux villes des objectifs de construction de logements sociaux, «restent les garants de l'accueil des ménages modestes dans le centre".
À Paris comme ailleurs, c'est le renchérissement des prix du logement qui exclut progressivement les plus modestes des quartiers centraux.
L'étude montre en parallèle un appauvrissement des secteurs les plus modestes et une baisse du pouvoir d'achat dans la moitié des communes pauvres, majoritairement concentrées en Seine-Saint-Denis et, dans une moindre mesure, dans le Val-de-Marne.
Si un tiers des villes pauvres s'inscrivent dans «une trajectoire de rattrapage modéré», «dans 44 communes, où vivent 15% des Franciliens, le revenu médian a baissé», souligne son auteure, citée par l'AFP.