Les forces de l’ordre connaissent une réelle crise depuis le début de l’année. En effet, de nombreux policiers ont mis fin à leurs jours. Pierre, membre de l’une des Compagnies républicaines de sécurité (CRS) de Grenoble, confie que les manifestations des Gilets jaunes, les attentats et l’augmentation des violences ciblées ont fait apparaître «un contexte qui a fait naître un profond mal-être chez les forces de l’ordre», rapporte Le Dauphiné libéré.
Des hommes et des femmes qui ont choisi de servir leur pays se sentent aujourd’hui «pris en étau entre leur devoir, leur hiérarchie et la société». Une situation que Pierre a décidé d’étaler au grand jour, brisant la loi du silence dans l’espoir «de faire changer un tant soit peu les choses».
Au sujet de son métier, ce CRS parle d’«une réelle vocation, un choix qu’il ne saurait remettre en question, malgré les difficultés». Des effectifs réduits, un manque de soutien hiérarchique et un isolement constant dû à des déplacements réguliers qui «impactent petit à petit la vie de famille» des policiers.
D’après un bilan du ministère de l’Intérieur, 35 policiers et 33 gendarmes se sont ôté la vie en 2018.
Alors que des policiers se donnent régulièrement la mort, le directeur général de la police nationale (DGPN) Éric Morvan a transmis le 27 mai aux chefs de service la note «Promotion de la convivialité dans les services de police» afin que ceux-ci prennent des mesures pour «renforcer le lien social et le sentiment d’appartenance à un collectif au sein de la police».
Dans la note, M.Morvan propose des solutions pour lutter contre «les idées noires» et entend «favoriser les initiatives locales». Il invite notamment les cadres à «organiser des temps collectifs de loisirs autour d'un barbecue, d'une sortie sportive ou d'un pique-nique» avec les familles des policiers.