Top 5 des faits méconnus sur les avions supersoniques Concorde et Tu-144 (vidéos)

Il y a 16 ans, Paris accueillait le dernier vol commercial de l’avion supersonique Concorde d’Air France. Voici quelques faits que vous ignorez peut-être sur le mythique Concorde et son concurrent soviétique, le Tu-144.
Sputnik

Le 31 mai 2003, le dernier vol commercial du Concorde d’Air France reliait New York à Paris, signant ainsi le début de la fin de l’époque de l’aviation civile supersonique. En effet, le dernier vol de l’avion soviétique Tupolev Tu-144 avait eu lieu en 1999. 20 ans plus après, Sputnik revient sur ces appareils qui ont fasciné et fascinent toujours autant les amateurs d'aéronautique.

Le Concorde, une machine à remonter le temps

Concorde: le vol arrêté
Les vols à bord d’un avion supersonique permettaient aux passagers de «retourner dans le passé»: le Concorde se posait à l’aéroport de New York plus tôt que l’heure à laquelle il était parti de Paris ou de Londres. 

Explication: partant de Paris à 11h00 du matin, un passager du Concorde arrivait à New York 2 heures et 15 minutes plus tôt, soit à 8h45, précise le site Tarmac-aero.fr. Tel était le résultat d’un déplacement rapide entre les fuseaux horaires.

Le Tu-144, laboratoire volant à la retraite

Un Tu-144 modifié, dernier Tu-144 à avoir été produit, a servi de laboratoire à la NASA de 1995 à 1999, soit une vingtaine d’années après l’arrêt de son exploitation commerciale en mai 1978.

L’avion a été baptisé Tu-144LL, LL signifiant en russe «Letayuchtchaïa Laboratoriya», soit «Laboratoire volant». 

Il y a 41 ans, le «Concorde soviétique» accueillait à bord ses premiers passagers
Les 27 vols de ce laboratoire se sont déroulés en Russie, précise la NASA sur son site internet.

L’appareil a été utilisé comme banc d'essai pour le programme High Speed Commercial Research, dont le but était de concevoir un avion de ligne supersonique de deuxième génération.

D’ailleurs, pour l’instant, ces travaux n’ont pas abouti à la conception d’un nouvel avion de ligne supersonique.

Pendant les années 1980 et 1990, les Tu-144 ont aussi permis d’étudier la couche d’ozone à haute altitude, les éclipses solaires et le bang sonore.

La création du supersonique russe Tupolev-144 en images d'archives

Le Concorde, l'avion qui s'allongeait en vol

Le Concorde avait une particularité structurelle inhabituelle pour un avion de ligne: son fuselage s'allongeait en vol de plus de 20 centimètres en raison du réchauffement du métal provoqué par le frottement de l'air contre la carlingue de l'appareil à des vitesses supersoniques. La température du métal pouvait atteindre jusqu'à 127 degrés Celsius quand la température extérieure étaient d’environ -60°C.

L’avion retrouvait sa taille normale une fois revenu à vitesse subsonique, note Aeronewstv.com.

Pour limiter cette déformation, son fuselage était fabriqué avec un alliage d’aluminium spécifique.

Des Concorde onéreux pour un franc

Arrivé sur le marché à l'époque du premier choc pétrolier, le Concorde a été handicapé par sa très forte consommation en carburant, quand sa faible autonomie lui était reprochée, insuffisante pour effectuer des vols directs à grande distance comme Francfort-New York ou Paris-Tokyo, selon Larousse.

La plupart des 16 compagnies aériennes qui avaient commandé des Concorde se sont rétractées. Seuls cinq avions ont été vendus à British Airways et quatre à Air France.

Quel destin attend le «Concorde soviétique» Tu-144 restauré en Russie?
Ces deux compagnies se sont alors vu proposer d’acheter les cinq autres des 14 Concorde produits en série au prix symbolique d’un franc et d’une livre sterling, alors qu’un billet pour un Concorde pouvait coûter plusieurs milliers de dollars.

Concurrents dans le ciel, voisins sur Terre

Le Concorde et le Tu-144 étaient considérés comme concurrents. Pour un non-spécialiste, ces avions, qui ont effectué leurs premiers vols en 1968 pour le Tu-144 et en 1969 pour le Concorde, se ressemblaient comme deux gouttes d'eau. Des médias sont même allés jusqu’à parler de l’espionnage industriel, sans toutefois fournir des preuves.

Des années après l’arrêt de leur exploitation, il existe un seul endroit au monde où il est possible de les observer côte à côte: au musée automobile et technologique de Sinsheim, en Allemagne.

Les amateurs des théories du complot et d’aéronautique peuvent y comparer un ancien Tu-144 d’Aeroflot à un ancien Concorde d’Air France. D’ailleurs, selon le technicien russe Sergueï Tchetchetkine, cité par le magazine PopMech.ru, le musée a modifié l’intérieur des avions pour les rendre plus accessible au public.

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