Les députés de la majorité ont adopté l’article 8 d’un texte de loi sur la limitation du temps de parole des groupes dans les discussions générales à l’Assemblée nationale. Les débats sur cet article, acharnés, ont duré plus de trois heures. L’opposition a décidé de quitter l’hémicycle en signe de protestation.
Le député LFI Alexis Corbière a déclaré que c’était «une tweeterisation du débat», se prononçant contre une telle limitation.
«Ce que vous voulez, c’est un format BFM», a-t-il dénoncé.
«Vous n'allez gagner que 40 minutes sur l'examen d'un texte qui dure plusieurs jours», a annoncé Jean-Christophe Lagarde (UDI), évoquant des conséquences graves pour la démocratie et un bénéfice organisationnel presque nul.
«Vous voulez museler les oppositions», «brider des débats parlementaires», «nier la diversité et la complexité de la pensée», porter atteinte à «la respiration démocratique», ont dénoncé des élus LR, PS, PCF et LFI.
Actuellement, le temps de parole des discussions générales est réparti en fonction de l’importance des groupes qui choisissent ensuite leurs orateurs. La réforme prévoit que le temps de parole par groupe passerait de 15 minutes pour LREM, 10 minutes pour les autres groupes et 5 minutes pour les non-inscrits à 5 minutes pour tous. Il est toutefois précisé que la conférence des présidents de l’Assemblée et des groupes, notamment, pourra augmenter le temps de parole sur des sujets complexes.