«En politique, il n’y a pas de demi-victoire ou de demi-défaite. Il y en a un qui arrive devant et un qui arrive derrière! Jusqu’à présent, même si l’écart est faible, c’est notre liste qui arrive en tête.»
«Quelle qualité, quelle maîtrise dans les débats! Moi qui, malheureusement, commence à avoir un certain nombre d’années, je peux vous dire qu’il me rappelle un peu Nicolas Sarkozy à la même époque, qui avait une aisance naturelle et qui écrasait tout le monde par son talent.»
Une victoire d’autant plus «claire» qu’aux yeux de notre intervenant, Emmanuel Macron a fait «tout ce qu’il a pu» afin de faire pencher la balance en faveur de la liste de Nathalie Loiseau.
«On mesure la qualité de ses adversaires à une certaine classe. Excusez-moi, mais visiblement, Macron en manque», assène-t-il.
Thierry Mariani évoque notamment l’interview «à la dernière minute» du chef de l’État sur YouTube, les décisions de justice rendues «comme par hasard juste avant les élections», le «gel» du débat européen par celui d’un Grand débat qui s’est «étiré jusqu’à ce que Monsieur Macron soit contraint d’entrer en campagne», sans oublier le décompte du temps de parole de Steve Bannon de celui de sa liste. «On utilise et on abuse des moyens de l’État comme jamais aucun Président ne l’avait fait», conclut l’eurodéputé RN.
«Pour un Président de la République qui a vocation à rassembler tous les Français, le verdict est là, c’est moins d’un Français sur cinq qui lui fait confiance quand on regarde les résultats», insiste Thierry Mariani.
Quant à la transformation de cet essai européen au niveau national, cela sera «difficile pour tout le monde», estime Thierry Mariani:
«Les deux partis politiques, qui ont structuré la vie politique française ces 40 dernières années font moins de 15% à eux deux réunis», souligne-t-il.
Il souligne en effet que, contrairement à la liste RN, Renaissance regroupait en son sein tant La République en marche (LREM), que le Mouvement démocrate (MoDem), Agir ou encore le Mouvement radical/social-libéral (MRSL). Soit «tout le camp» d’un Président qui «se voulait leader de l’Europe» et qui apparaît, aux yeux de Thierry Mariani, comme «un peu seul» dans son propre pays. Une coalition centriste qui, une fois le Brexit acté, alignera autant d’eurodéputés que le seul parti de Marine Le Pen.
«Monsieur Macron nous a expliqué depuis le début de son mandat que l’Alpha et l’Omega de sa politique, c’était l’Europe. Je vous rappelle, ce que tous les journalistes oublient, c’est qu’il a changé le mode de scrutin à peine arrivé!», souligne Thierry Mariani. «C’est lui-même qui a imposé ce mode de scrutin, tellement il était sûr d’être en tête.»
Une analyse qui contraste avec celle d’une partie de la presse, qui souligne le score réalisé par la liste soutenue par le Président, en proie à une grogne sociale sans précédent depuis plus de six mois. En effet, la formation politique d’Emmanuel Macron va faire son entrée au Parlement européen avec 22 députés et pourrait former, avec ses alliés de l’ALDE (Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe), le troisième groupe le plus important dans l’hémicycle. Sur le plan national, l’entourage d’Emmanuel Macron a d’ores et déjà indiqué qu’il ne ferait «pas de changement de cap» et entend «intensifier l’acte 2 de son quinquennat».
«Cela ne m’étonne pas du personnage, on sait très bien qu’il a un profond mépris pour la majorité des Français, qui en réalité sont en dehors de son clan. Ce ne sont pas des personnes qu’il respecte, donc il nous annonce qu’il continue comme avant. Écoutez, s’il veut continuer d’aller dans un mur, qu’il y aille, mais je pense que les Français lui ont envoyé un message très clair, dont tout Président respectueux du peuple tiendrait compte en temps normal», réagit Thierry Mariani.
«Jamais le Rassemblement national n’a eu autant de voix aux Européennes», insiste Thierry Mariani, qui souligne que par rapport au premier tour de l’élection présidentielle, les partisans d’Emmanuel Macron reculent de près de deux points alors que ceux de Marine Le Pen progressent d’autant. Pour rappel, le 23 avril 2017, Emmanuel Macron était arrivé en tête avec 24,01%, devant Marine Le Pen qui réunissait 21,30% des suffrages exprimés.
Quant à la capacité du FN à intégrer des alliances afin de peser dans l’hémicycle strasbourgeois, notre intervenant se dit «assez optimiste», évoquant la réunion du 18 mai à Milan entre les cadres de douze partis européens, pour autant de pays. «Nous sommes les seuls à avoir organisé ce genre de réunion. Donc, déjà, quand on nous demande avec qui vous serez, on sera déjà avec ces douze-là,» souligne Thierry Mariani qui ajoute:
«Je pense qu’on dépassera largement toutes les prévisions qui sont annoncées dans la presse qui jusqu’à présent –je vous le rappelle– se trompe de manière hallucinante.»
«Tout le monde nous explique en France depuis deux ans que les Britanniques, tous les jours, regrettent leur vote de sortie de l’Union européenne, que s’il y avait un deuxième référendum, ils reviendraient dans l’Union européenne en courant.»
Un vote britannique anticipé, dont les résultats ne furent relayés par la presse qu’à son annonce officielle, contrairement au vote des Néerlandais qui fuita, donnant gagnants «contre toute attente» les pro-européens.