L'expert onusien Moncef Kartas a été libéré mardi 21 mai par la justice tunisienne, qui s'était pourtant montrée intransigeante dans un premier temps.
Sa libération a été décidée à la suite d'une demande de ses avocats, bien que l'enquête et l'instruction se poursuivent.
«Il a quitté le pays», a déclaré aux journalistes l'ambassadeur allemand aux Nations unies, Christoph Heusgen cité par l'AFP.
Il a fait remarquer que pour le Germano-Tunisien Moncef Kartas, cette arrestation était «une violation d'obligations internationales» et «des règles de l'Onu» par la Tunisie.
«C'est quelque chose qui ne doit pas se reproduire», surtout de la part «d'un pays qui cherche à faire partie du Conseil de sécurité», a insisté Christoph Heusgen.
«C'est son droit absolu car il n'y a pas d'interdiction de voyage à son encontre. Il reste à la disposition de la justice tunisienne pour les besoins de l'enquête», a déclaré Me Mohamed Mannoubi Ferchichi.
Toutefois, il reste poursuivi en Tunisie pour avoir «collecté des informations en relation avec le terrorisme de façon non officielle», précise la justice tunisienne.
Par ailleurs, un magistrat qui a souhaité garder l'anonymat, a confié à Jeune Afrique que cette libération était «un signe révélateur».
«Le dossier n'est peut-être pas aussi consistant qu'il semblerait, sinon le magistrat instructeur n'aurait pas accédé à la demande de la défense», a-t-il expliqué.
L'expert des Nations unies Moncef Kartas avait été arrêté le 26 mars à l'aéroport de Tunis, avec une autre personne, par les forces de sécurités tunisiennes en raison de soupçons d'espionnage, avait indiqué un communiqué du ministère de l'Intérieur publié sur son site officiel.
L'Onu avait pour sa part souligné «le maintien de l'immunité» diplomatique de Moncef Kartas et avait demandé à Tunis d'abandonner toutes les poursuites judiciaires à son encontre et «de le libérer immédiatement».