Nicolas Copernic
Le fondateur de la théorie de l’héliocentrisme, Nicolas Copernic, ne se dépêchait pas de publier son ouvrage révolutionnaire qui remettait en cause la vision théologique de la construction du monde. Il avait bien raison, parce que son manuscrit intitulé «Des révolutions des sphères célestes» publié après sa mort, a été censuré par l’Église catholique en 1616.
La nouvelle conception du monde, selon laquelle la Terre n’était plus au centre de l’univers mais le Soleil autour duquel la Terre tournait, allait à l’encontre des doctrines religieuses. L’interdiction de publier l’ouvrage accusé d’hérésie a été en vigueur jusqu’en 1828.
Le disciple de Copernic, Giordano Bruno, a élargi ce système débouchant sur sa propre cosmologie. Selon ses idées, l’univers est illimité dans le temps et dans l’espace, les étoiles sont des soleils lointains et une quantité innombrable de corps célestes ressemblant à notre Soleil existent dans l’univers. Comme il est possible de s’en douter, l’Église a qualifié ces conceptions d’hérésie.
Le scientifique a été également accusé d’athéisme suite à sa dénonciation à l’inquisition vénitienne par le jeune patricien Giovanni Mocenigo, et arrêté le 23 mai 1592. Huit ans plus tard, toujours dévoué à ses théories, il a été brûlé vif à Rome. Actuellement, de multiples postulats de Giordano Bruno sont prouvés par la science.
Un autre adepte du système héliocentrique copernicien et fondateur de la physique expérimentale, Galilée, a appuyé ses conceptions sur des études mathématiques physiques et astronomiques. Son ouvrage «Le dialogue sur les deux grands systèmes du monde», paru à l’issue de presque 30 ans de travail, confirmant l’authenticité du système héliocentrique, a été aussitôt interdit et retiré de la circulation.
Le savant a été dénoncé comme hérétique et diffuseur d’hérésie. Les accusateurs se sont référés au texte biblique, selon lequel c’est le Soleil qui tourne autour de la Terre. Fortement suspecté d’hérésie, mais exempté de la dénomination d’hérétique, Galilée a été épargné de la peine de mort sur le bûcher. Plus tard, Albert Einstein l’a appelé «le père de la science contemporaine», alors que Stephen Hawking a confirmé ses mots en précisant: «Galilée était responsable plus que d’autres personnes de la naissance de la science contemporaine».
La théorie de l’évolution développée par Charles Darwin a été mal accueillie par certains, bien qu’elle soit fondée sur de nombreux faits scientifiques. La société mondaine de différents pays et l’église catholique ont dénoncé l’hypothèse sur l’origine évolutive de l’Homme, en opposition avec les croyances théologiques sur la genèse divine de l’humanité.
Il semble que le déni de cette théorie ait atteint son apogée lorsque les autorités de l’État du Tennessee ont interdit de l’enseigner en 1925 suite à ce qu’on appelle le procès du singe. La loi n’a été officiellement abrogée qu’en 1967.
Robert Fulton
Des inventions de Robert Fulton, scientifique américain, considéré comme l’ingénieur du bateau à vapeur et du sous-marin Nautilus, n’ont pas été bien acceptées par Napoléon Bonaparte et les autorités françaises, souligne l’ouvrage Merveille de la science d’Arthur Mangin. L’empereur n’a rien voulu entendre sur l’invention du bateau à vapeur et du submersible qui était censé faire couler les navires de guerre britanniques.
L’idée de l’enregistrement des images de l’Homme sur le métal de manière technique de Louis Daguerre n’a pas été approuvée par certains qui ont encore fait appel à des représentations théologiques:
«Vouloir fixer les images fugitives du miroir n'est pas seulement chose impossible, comme cela ressort de recherches allemandes approfondies, mais le seul désir d'y aspirer est déjà faire insulte à Dieu. L'Homme a été créé à l'image de Dieu et aucune machine humaine ne peut fixer l'image de Dieu», a affirmé l’auteur d’un article qui date de 1839, publié dans le journal Leipziger Anzeiger.
Louis Pasteur
Le concept d’immunisation inventé par Louis Pasteur, pionnier de la microbiologie, a été critiqué par son plus grand adversaire Robert Koch qui a refusé d’accepter l’idée de possibilité de changer la nature de la bactérie.
En 1882, des journalistes ont qualifié la théorie des germes de Pasteur de «fanatisme des microbes». De nombreux médecins ont réfuté ses découvertes, étant sûrs de la génération spontanée des maladies, tombée ensuite en désuétude depuis cette découverte.
La génétique en Union soviétique
Enfin, la génétique a été considérée comme une pseudoscience en Union soviétique. Cette politique de négation de la génétique mise en application au cours des années trente s’est poursuivi jusqu’en 1965. Les antagonistes de la génétique ont nié que les qualités d’un organisme vivant pouvaient être prédéterminées par les gènes, en accusant la génétique de racisme. Beaucoup de généticiens ont été victimes des grandes purges, notamment Nikolaï Vavilov, inventeur de nouvelles doctrines en botanique et fondateur de l’Institut pansoviétique de culture des plantes.