Mea-culpa de l’avocat des parents de Vincent Lambert après avoir utilisé le terme «remontada»

L'usage du terme sportif «remontada» par l’avocat des parents de Vincent Lambert juste après l’annonce par la cour d’appel de Paris de la reprise des soins a choqué plus d’un observateur. Face à l’indignation, Jean Paillot a reconnu avoir utilisé un «mot inadapté».
Sputnik

Saisie par les parents de Vincent Lambert, la cour d'appel de Paris a ordonné le rétablissement des traitements visant à maintenir leur fils en vie, traitements qui ont été interrompus depuis le 20 mai au matin. L'avocat des parents, Jean Paillot, a laissé éclater sa joie devant les caméras:

«C'est une grande victoire, ce n'est que la première des victoires. C'est la remontada», s'est exclamé l'avocat, recourant à ce terme utilisé dans le milieu sportif pour qualifier la remontée spectaculaire d'une équipe jusque-là donnée perdante.

L'expression n'a pas été du goût de tout le monde. Ainsi, l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) a partagé son indignation sur Twitter:

«L'avocat des parents de Vincent Lambert salue une "remontada" après la décision ordonnant la reprise des soins…. Se réjouir et crier "on a gagné" alors que l'on ne fait que rallonger les souffrances de Vincent Lambert. L'indécence…»

Le politicien Didier Guillaume s'est dit «profondément choqué» par les propos de l'avocat:

​Le député Xavier Paluszkiewicz a également condamné la réaction de l'avocat:

​Invité sur RMC, Me Jean Paillot est revenu sur cette phrase qui a surpris plus d'un observateur de l'affaire. L'avocat a reconnu que le «mot n'était pas adapté»:

«C'était dans l'enthousiasme, et du fait de ma culture footballistisque… Ce n'était pas un mot adapté, je vous l'accorde».

Depuis 2013, les parents de Vincent Lambert mènent une bataille juridique contre l'épouse de leur fils, son neveu François et six des frères et sœurs du patient qui veulent que cet «acharnement thérapeutique» s'arrête.

En France, l'arrêt de soins médicaux pouvant conduire au décès du patient est autorisé par la loi du 22 avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie, dite loi Leonetti.

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