Le Sénat exige des explications sur le «fichage» des Gilets jaunes à l’hôpital

Dans un communiqué publié le 17 mai, des sénateurs demandent à la ministre de la Santé des explications sur les accusations de «fichage» de Gilets jaunes à l’hôpital.
Sputnik

Alain Milon, président de la commission des affaires sociales, et Philippe Bas, président de la commission des lois, demandent à Agnès Buzyn, ministre de la Santé, des explications sur les accusations de «fichage» de Gilets jaunes à l’hôpital, informe un communiqué publié le 17 mai.

Dans cet appel commun adressé à la ministre, les sénateurs Les Républicains Alain Milon et Philippe Bas lui demandent «de faire la lumière sur la réalité du recueil de données lors d'admissions hospitalières consécutives à des manifestations sur la voie publique dont l'exploitation est susceptible de porter atteinte à la liberté individuelle». Ils demandent aussi à Agnès Buzyn «d'indiquer les actions que le ministère et les organismes placés sous sa tutelle ont entreprises pour mettre fin à cette situation si elle était avérée».

Un «CRS» faisant la fête avec les Gilets jaunes: une révélation inattendue des policiers
La révélation mi-avril par Le Canard enchaîné de l’utilisation du fichier SI-VIC (système d’information pour le suivi des victimes) par les services d’urgence pour les Gilets jaunes avait conduit l’un des manifestants concernés, blessé à Paris en février, à annoncer une plainte pour fichage secret.

Toutefois, l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a réfuté ces accusations avant de reconnaître que le fichier nominatif SI-VIC incluait parfois «de manière inappropriée» des précisions de nature médicale, comme la blessure d’une victime par un tir de lanceur de balle de défense (LBD) ou un coup de matraque, pratique qu’elle dit avoir l’intention de «corriger».

Début mai, Agnès Buzyn avait été interrogée sur Europe 1 au sujet de cette polémique. Elle avait alors nié tout «fichage». Mais pour Alain Milon et Philippe Bas, ce n’est pas suffisant. Pour les sénateurs, «l’absence d’explications claires et convaincantes, à ce jour […] laisse prospérer l’idée que des manifestants pourraient, en tant que tels, être inscrits dans des fichiers par l’hôpital public à des fins contestables.» Ils pensent que «cette éventualité contribue à nourrir la défiance à l’encontre des personnels hospitaliers ou des forces de l’ordre».

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