La Suisse dit «oui» au durcissement de sa législation sur les armes

Les Suisses ont majoritairement voté pour le durcissement de leur législation sur les armes lors du référendum qui s’est déroulé dimanche 19 mai, approuvant un alignement des règlements sur le port et l’usage des armes aux normes de l’Union européenne.
Sputnik

En répondant «oui» à 63,7% au durcissement de législation nationale sur les armes, les Suisses ont approuvé dimanche 19 mai leur intention de mieux contrôler l'achat et la possession d'armes automatiques et semi-automatiques. Le vote s'est tenu afin d'accorder la législation suisse sur les armes avec celle de l'Union européenne. 

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Tous les cantons ont donné leur accord au durcissement de la législation, sauf celui italophone du Tessin qui a rejeté la loi sur les armes à 54,5%. Le soutien de la loi est la plus forte à Bâle (75%), Genève (72,8%) et dans le canton de Vaud (80,7%), selon la Radio télévision suisse (RTS).

Pourtant, les armes dans ce pays sont bien présentes — 2,3 millions sont aux mains de civils, soit près de trois armes pour 10 habitants, selon le centre de recherches genevois Small Arms Survey — les Suisses ont voté en faveur de la nouvelle législation, dont un vote en faveur du «non» aurait pu conduire la Suisse à une exclusion des accords européens de Schengen et Dublin.

Désormais, afin de posséder une arme semi-automatique, les Suisses doivent suivre un entraînement général. Quant aux armes semi-automatiques munies d'un chargeur de grande capacité, elles sont maintenant classées comme «interdites».

Qui plus est, la nouvelle législation impose le marquage de tous les éléments essentiels d'une arme. Cependant, sportifs et collectionneurs pourront faire une demande exceptionnelle pour acquérir de nouvelles armes. Les tireurs devront démontrer après cinq ans, puis 10 ans, qu'ils continuent à pratiquer le tir régulièrement.

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Les opposants à cette nouvelle législation dénoncent une pression de la part de l'Union européenne.

«En approuvant un contrôle plus strict des armes à feu, la Suisse a cédé à la pression de l'UE», juge Lukas Reimann de l'Union démocratique du centre (UDC), cité par les médias.

Les partisans de la loi ont, pour leur part, exprimé leur «soulagement» au vu des premiers résultats.

«C'est un bon signal pour la sécurité de la Suisse», salue Pascal Lüthi, commandant de la police de Neuchâtel, qui s'est félicité de pouvoir poursuivre les échanges d'informations avec les pays voisins au sein du système Schengen.

Selon le centre de recherches genevois Small Arms Survey, la Suisse est classé au 16e rang mondial pour le nombre d'armes détenu par habitant.

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