«C'est une grande journée de mobilisation pour défendre l'intérêt et la profession de Taxi.»
«Ce qui nous a unis, c'est la loi LOM. Il y a de nombreux articles qui ne sont pas en notre faveur. On commence à peine à sortir de la tête de l'eau et on nous en remet une couche. C'est une grosse hypocrisie des gouvernements», peste Marcelo, artisan taxi.
Néanmoins, plusieurs autres points cristallisent les tensions, comme la non-application par les chauffeurs VTC de tarifs publics fixés par l'État ou le prix de la licence taxi en baisse.
«Avec l'ubérisation, nous avons perdu pas mal de parts de marché. On a dû travailler plus pour compenser la perte de chiffre d'affaires. J'ai dépensé 217.000 euros pour la licence, plus les frais de mutation que l'on donne à l'État […], car tout passe par la préfecture, qui se sert un pourcentage dessus. Mis bout à bout, j'ai dépensé plus de 230.000 euros. Aujourd'hui, ma licence vaut 115.000 euros», déplore Marcelo.
Les taxis n'attendent pas de cadeau de la part du gouvernement
«Ils ont créé une jungle urbaine dans le sens où chacun fait ce qu'il veut, c'est open bar, on s'improvise un métier, on fait le même travail que nous sans payer [de licence, ndlr]. Après, le soleil brille pour tout le monde, il n'y a aucun souci. Le problème, c'est qu'il y a des règles, des lois et on les respecte […] On n'attend rien du gouvernement, on ne veut pas de cadeau, on veut simplement l'application de la loi», déclare Marcelo.
La loi non appliquée dont tous les chauffeurs parlent est la loi Grandguillaume, votée en 2016, qui avait selon eux trouvé un «juste milieu entre taxi et VTC». Elle permettait notamment d'encadrer les conditions d'accès à la profession de chauffeur VTC comme l'obligation d'obtenir une carte professionnelle pour exercer l'activité. Elle empêchait également la maraude [prise en charge immédiate sur la voie publique, ndlr] en exigeant une réservation préalable du client pour effectuer une course.
Pour l'instigateur de cette loi, Laurent Grandguillaume, il est incompréhensible qu'elle ne soit toujours pas entièrement appliquée.
Et les VTC dans tout ça?
Dans le sud de la France, la guerre entre taxis et VTC continue de faire rage. En effet, après le blocage par des taxis de certains accès routiers, mardi dernier, aux abords de l'aéroport de Nice, à l'occasion du Festival de Cannes, les chauffeurs de VTC leur ont rendu la pareille mercredi et samedi.
Dans une interview à 20 minutes (édition niçoise), Nabil Debbouze, secrétaire général de l'union département des VTC à la CFDT expliquait que «nous souhaitons avoir accès aux couloirs de bus comme les taxis et à des places aux abords des aérogares pour pouvoir déposer et venir chercher nos clients […] On veut travailler et on ne nous laisse pas travailler.»
Certains VTC azuréens ont d'ores et déjà menacé de poursuivre leur mobilisation, voire de la durcir s'ils n'obtiennent pas de rendez-vous avec le préfet des Alpes-Maritimes. Ils pourraient perturber le déroulement du Grand Prix de Monaco, qui se tient du 23 au 26 mai prochain.