Pour les «Eurolapins» de la majorité, Marine Le Pen, alliée des loups Poutine et Trump?

Le Rassemblement national roulant à Bruxelles pour Vladimir Poutine? Donald Trump? Les deux? Depuis une semaine, les oreilles de Marine Le Pen doivent siffler. À l'approche des Européennes, les dossiers à charge fleurissent dans la presse, mais surtout ses opposants politiques multiplient les attaques... prêtant parfois à sourire.
Sputnik

«Marine Le Pen et ses amis ont en commun une très grande sympathie pour la Russie de Vladimir Poutine. Le groupe d'extrême droite qu'ils veulent constituer, c'est le groupe Poutine au Parlement européen.»

Nathalie Loiseau saborde sa campagne pour les élections européennes
Natalie Loiseau est-elle frappée de clairvoyance? Dans une interview publiée le 15 mai dans Le Monde, la tête de liste La République En Marche (LREM), accuse sans détour Marine Le Pen et ses potentiels alliés européens de ni plus ni moins rouler pour Vladimir Poutine. L'ex-directrice de l'ENA s'écarte quelque peu de l'habituelle rengaine de la gauche et du célébrissime «retour aux années 1930» (une mise en garde qu'elle réitérera toutefois), mais elle se démarque indubitablement des accusations portées ces derniers jours par ses propres alliés politiques.

En effet, Frédéric Lefebvre, vice-président d'Agir-les Constructifs —un parti dont les membres fondateurs au Parlement furent élus sous les couleurs Les Républicains (LR) qui ont rallié la majorité et formé une liste commune aux européennes avec LREM- a accusé le Rassemblement national (RN) d'être «le parti de l'étranger, allié de Bannon, Poutine ou des Flamands qui combattent la francophonie».

​Des accusations portées dans une lettre ouverte, après la diffusion sur le service public, jeudi 9 mai, d'un reportage d'Envoyé spécial où l'on pouvait notamment voir deux cadres du RN (Louis Aliot et Jérôme Rivière) proposer au sulfureux Steve Bannon d'assister à des réunions régulières entre Marine Le Pen et de hauts fonctionnaires français. Des «actes gravissimes» aux yeux de l'ancien porte-flingue de la Sarkozy, au sujet desquels il demande à une commission d'enquête parlementaire de se saisir «et d'identifier les hauts fonctionnaires qui se prêtent à de tels agissements, pouvant être qualifiés d'intelligence avec une puissance étrangère.»

BenallaGate: encore un coup des Russes?
​«Le fait que sa tête de liste aux Européennes fasse estrade commune avec le parti du Président Poutine, que le parti des Le Pen fricote avec le parti flamand ouvertement anti-francophone, sont des éléments supplémentaires nourrissant ce triste constat», insiste Frédéric Lefebvre, qui déjà voyait l'ombre du Kremlin derrière la médiatisation à succès de l'affaire Benalla. En réponse à ces accusations, le RN a annoncé son intention de porter plainte. Une annonce immédiatement accueillie par des soutiens de cette initiative du vice-président d'Agir-les Constructifs comme une tentative d'«intimidation».

«Qu'un parti se proclamant nationaliste tente de participer à l'organisation d'une multinationale des nationalismes, avec des adversaires économiques, culturels ou géopolitiques autoproclamés de l'Europe et de la France, est un scandale, pouvant constituer selon son ampleur, une haute trahison», s'insurge l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy.

«Eurolapins» contre «populistes»: «On prend les peuples pour des enfants ou des débiles»
Une ligne reprise par Daniel Cohn-Bendit, lundi 13 mai, sur le plateau de Franceinfo. Cet autre soutien de Nathalie Loiseau accuse la présidente du Rassemblement national d'être «objectivement une agente de Trump et de Poutine». Rouler à la fois pour les États-Unis et la Russie, dont on ne peut pas dire qu'ils sont en très bons termes, une situation délétère à l'échelle internationale qui doit d'ailleurs beaucoup à d'autres accusations de «collusion» entre Trump et la Russie. Des accusations aux répercussions internationales et restées à ce jour infondées, comme en témoigne l'échec tonitruant de L'enquête sur l'ingérence russe dans l'élection présidentielle de 2016 (rapport Muller).

S'il semble faible sur le plan géopolitique, cette combinaison pour le moins étonnante n'est pas sans rappeler la vision infantilisante véhiculée par les «eurolapins» de l'organisation europhile Pulse of Europe. Une série de vidéos où l'on voit de sympathiques Leporidae menacés par les «loups» Donald Trump et Vladimir Poutine (Xi Jinping étant le troisième canidé) et la «machine à fabriquer les populistes» de «Vlad», objectivement alliés pour nuire à l'Europe.

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