Alors que le projet de loi sur la reconstruction de Notre-Dame de Paris ne sera débattu au Sénat que le 27 mai, plusieurs sénateurs cités par le Figaro ont déjà annoncé leur détermination à s’opposer au texte.
«Nous sommes très remontés sur le principe même d’une loi d’exception qui est une sorte de péché d’orgueil de la part d’Emmanuel Macron», a déclaré Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, poursuivant que «la cathédrale fut l’œuvre de bâtisseurs, et la volonté présidentielle de s’imposer à marche forcée est déplacée.»
La sénatrice (LR) de Paris, Catherine Dumas, partage également de cet avis. Elle estime que «quels que soient les intervenants, historiens, experts du patrimoine ou entrepreneurs, il y a une convergence d’opinion: personne ne voit l’utilité d’aller vite pour un chantier d’une telle envergure.»
Selon Catherine Morin-Desailly, présidente (UC) de la commission culture du Sénat, «cela n’a pas de sens» car «la France a été motrice dans la construction d’une politique patrimoniale exigeante ainsi que dans la définition de la notion de patrimoine mondial à l’Unesco».
«Pourquoi, dès lors, déroger à des règles qui ont permis un haut niveau de protection du patrimoine?», a-t-elle demandé.
Les sénateurs ont en outre fait part de leurs préoccupations quant à l’apparence que pourrait avoir la cathédrale après les travaux. Catherine Dumas a entre autres souligné que «nous sommes nombreux à vouloir que le monument garde, à terme, son allure et son profil, quitte à ce que l’on fasse appel à des nouvelles techniques pour sa restauration.»
«Et s’il y avait un excédent, ce qui n’est pas encore sûr, il faudra simplement veiller à ce que l’argent n’aille pas n’importe où et que la volonté des donateurs soit respectée», a-t-il conclu.
L'Assemblée nationale a adopté vendredi 10 mai en première lecture le projet de loi encadrant la restauration de Notre-Dame. Le texte sera transmis au Sénat pour un examen prévu le 27 mai.