Guillaume Peltier, le vice-président des Républicains, s’est dit «préoccupé» sur RTL par la décision du Conseil d’État de valider en vue des européennes une liste musulmane. Cette dernière est une émanation de l’Union des démocrates musulmans français (UDMF), un parti fondé en novembre 2012 par Nagib Azergui, maintenant tête de liste.
«Je combattrai toujours ceux qui font de la religion une politique. Je demande au ministre de l’Intérieur d’être suffisamment vigilant. Je n’ai pas suffisamment d’éléments pour juger par moi-même mais je considère qu’il y a une ligne rouge qui ne peut être franchie. Toute liste qui ne reconnaîtrait pas la primauté des lois de la République sur une loi religieuse n’a pas vocation à se présenter au suffrage de nos compatriotes», a-t-il indiqué.
C’est la première fois que l’UDMF et ses 79 candidats participent à une élection de cette ampleur. Nagib Azergui compte pouvoir récolter les 200.000 euros indispensables à l’impression des 34 millions de bulletins de vote nécessaires pour couvrir tous les bureaux.
L’UDMF suscite souvent la controverse. En 2019, le parti a fait de la lutte contre l'islamophobie l'axe principal de sa campagne européenne, et a affiché sa volonté de «désislamiser les débats». Le discours de l'UDMF ne s'en est pas toujours tenu à cela: lors des élections départementales de 2015, le parti réclamait le développement de la filière halal et de la «finance islamique», décrite comme un moyen de moraliser le capitalisme, ainsi que le retour du voile à l'école, dont l'interdiction serait «en totale contradiction avec nos valeurs présumées».