«J’ai vu un manifestant, j’ai visé la tête, j’ai tiré, sans raison», confie une policière

D’après un témoignage rapporté au Monde, une policière mobilisée depuis le début du mouvement des Gilets jaunes a admis avoir tiré au LBD «sans raison» dans la tête d’un manifestant.
Sputnik

Tandis que l’exécutif nie l’existence même de brutalités policières lors des manifestations des Gilets jaunes, une policière sous couvert d’anonymat a reconnu qu’elle avait tiré au LBD «sans raison» apparente dans la tête d’un manifestant, relate Le Monde.

Une image du drapeau français projetée en Espagne sur le cargo saoudien parti du Havre sans escale
«J’ai mis la cartouche, j’ai vu un manifestant, j’ai visé la tête, j’ai tiré, sans raison», a-t-elle indiqué. La personne, touchée sans gravité, a alors pris la fuite. La policière, quant à elle, n’en revient toujours pas: «Je ne sais pas du tout pourquoi j’ai fait ça.»

Elle n’en était d’ailleurs pas à sa première cartouche de la journée. «J’avais déjà tiré plusieurs fois, des tirs justifiés, sur des personnes en train de commettre des infractions», a-t-elle raconté à l’un de ses amis.

L’incident n’a pas été filmé, la victime n’a pas été éborgnée et la fonctionnaire n’a eu connaissance d’aucune plainte à ce jour.

Deux Gilets jaunes en fauteuil roulant gazés à bout portant par la police (vidéo)
Quelque 13.460 balles de défense ont été tirées depuis le début du mouvement des Gilets jaunes, affirmait l'Intérieur le 24 avril. Le collectif militant «Allo Place Beauvau» dénombre pour sa part 260 blessures à la tête, 23 personnes éborgnées et cinq mains arrachées au cours des manifestations.

La Haut-commissaire de l'Onu aux droits de l'Homme, Michelle Bachelet, avait exhorté le gouvernement français à mener une enquête complète sur tous les cas rapportés d'usage excessif de la force, tout en l'encourageant à poursuivre le dialogue.

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