13 millions d'euros. C'est le montant qui aurait été dissimulé au fisc par Patrick Balkany, maire LR de Levallois-Perret et son épouse, Isabelle Balkany, première adjointe.
La justice est arrivée à ces conclusions au terme d'une vaste enquête de cinq ans, qui a débuté en 2013 après des révélations de Didier Schuller, un ancien allié du couple. Les juges d'instruction accusent les Balkany de «blanchiment à grande échelle» entre 2007 et 2014, en clair d'avoir dissimulé au fisc des revenus et un patrimoine «occultes». Dans le détail, Patrick Balkany est jugé pour «corruption passive» et «prise illégale d'intérêts». Isabelle Balkany, quant à elle, devra répondre aux chefs d'accusations de «fraude fiscale» et de «blanchiment de fraude fiscale». Ils risquent tous les deux 10 ans d'emprisonnement.
Au cœur de l'enquête, des villas que le couple aurait tenté de dissimuler aux yeux de l'administration fiscale, notamment un riad à Marrakech détenu par une société panaméenne au nom d'un proche de Patrick Balkany. Des montages financiers et le recours à des sociétés off-shore pour échapper au fisc sont également évoqués. Par ailleurs, Patrick Balkany est soupçonné d'avoir reçu plus de 2 millions d'euros de «dessous de table» de la part d'un industriel belge, Georges Forrest, en échange d'une aide pour un contrat minier en Namibie.
En outre, Me Eric Dupond-Moretti a demandé au président de l'audience, Benjamin Blanchet, de se déporter. Le motif? L'avocat de Patrick Balkany reproche au juge d'avoir vanté la lutte contre la fraude fiscale dans une déclaration datant de 2017, et de ce fait, le soupçonne de partialité face à son client.
Les époux Balkany comparaissent jusqu'au 20 juin devant la 32e chambre correctionnelle du tribunal de Paris.