Les dromadaires algériens menacés par une maladie rappelant celle de la vache folle

Détectée pour la première fois en 2018, une maladie dont l'étiologie la rapproche de la maladie de la vache folle menace désormais les dromadaires en Algérie. Pire encore, il n'est pas exclu qu'elle puisse se transmettre à l'homme, compte tenu du fait que le viande et le lait de l'animal est consommé par la population, écrit The Conversation.
Sputnik

La maladie à prion qui dans les années 1985-2010 avait concerné des bovins en Europe, sous forme de maladie de la vache folle, et depuis 2016 avait été détectée chez les cervidés dans les pays scandinaves, a de nouveau fait son apparition mais cette fois en Algérie.

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Selon The Conversation, la maladie a trouvé ces victimes parmi les dromadaires, animal qui sert aux Touaregs et autres nomades non seulement de moyen de déplacement et de transport de marchandises mais aussi de source de nourriture. Les premiers cas ont été officiellement détectés en 2018 par deux chercheurs algériens, Baaissa Babelhadj, vétérinaire de l'université d'Ouargla, et Semir Bechir Suheil Gaouar, chercheur en génétique moléculaire à l'université de Tlemcen.

D'ailleurs, depuis 2014, les scientifiques ont observé les symptômes des maladies chez des dizaines d'animaux destinés à l'abattage. Il n'est même pas exclu que certains animaux aient pu en souffrir à partir des années 1980, comme l'indique une enquête rétrospective auprès des éleveurs et du personnel d'abattoirs.

Le portail rappelle que les prions sont des protéines présentes dans un état normal chez les individus et les animaux sains. Pour des raisons qui ne sont pas complètement élucidées, ils peuvent se transformer et s'accumuler sous la forme de particules protéiques agrégées toxiques pour les cellules du système nerveux.

Pour le moment, l'origine de la maladie qui affecte les dromadaires est totalement inconnue car l'Algérie est un pays dit indemne d'autres formes de maladies à prions animales (vache folle, tremblante du mouton et de la chèvre). Toutefois, le portail rappelle que l'Angleterre qui a interdit les farines animales en 1988, en les considérant comme une des sources de la transmission de la maladie à prion au sein des bovins, a continué à les exporter vers l'étranger. Ainsi, les pays en voie de développement ont importé plus de 30.000 tonnes de ces farines jusqu'en 1991.

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Il est à noter que la protéine prion retrouvée dans le cerveau des dromadaires malades se distribue dans des organes périphériques lymphoïdes (rate, ganglions lymphatiques) ce qui suggère une forme infectieuse de la maladie dont le pouvoir de dissémination pourrait être important. Cependant, il est encore à déterminer si la maladie peut être transmise à l'humain.

Parmi les mesures de lutte contre cette maladie qui représente, selon le portail, un «réel danger» pour 350.000 dromadaires du pays, les scientifiques désignent celles d'épidémiosurveillance. Une autre démarche consiste à étudier le gène de la protéine du prion normal des dromadaires pour établir s'il existe des génotypes qui pourraient résister à cette maladie, comme cela a été décrit chez les moutons, les chèvres et les humains.

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