Les USA doivent cesser d’«empêcher une collaboration normale avec l'Iran», selon Moscou

Moscou a condamné les nouvelles sanctions décrétées contre l'Iran par Washington qui «tente de recourir à des mesures de pression économique et politique» sur les autres pays pour «empêcher une collaboration économique normale avec l'Iran». La Russie exhorte ces derniers à continuer d'acheter des produits iraniens.
Sputnik

Moscou a résolument condamné la nouvelle vague de sanctions décrétées par Washington contre l'Iran dans le secteur des métaux et a estimé important que les États-Unis cessent toute action compliquant la coopération politique et économique des autres pays avec Téhéran, a déclaré jeudi 9 mai le ministère russe des Affaires étrangères.

La Russie appelle tous les pays à ne pas renoncer à l'achat de produits énergétiques à l'Iran, a souligné le ministère, après que Téhéran a annoncé suspendre une partie de ses obligations dans le cadre du Plan d'action global commun (JCPOA).

«Nous exhortons tout un chacun à ne pas réduire les relations économiques, notamment l'achat de productions iraniennes et avant tout de ressources énergétiques», a noté la diplomatie russe dans un commentaire.

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Le ministère russe a indiqué ressentir de la «compréhension» face à la décision de Téhéran et a confirmé que la Russie continuerait de collaborer avec l'Iran.

«Nous avons appris avec compréhension la décision de l'Iran de suspendre en partie la matérialisation de ses engagements volontaires dans le cadre du Plan d'action global commun», a souligné le ministère dans son commentaire.

Toujours selon le document, la Russie fustige les actions des États-Unis, qui se sont retirés il y a un an de l'accord sur le nucléaire iranien, avant de décréter, de manière ostentatoire, des limitations unilatérales contre l'Iran en violation de la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations unies.

Moscou condamne également le fait que Washington «tente de recourir à des mesures de pression économique et politique pour pousser les autres pays à éviter de réaliser cette résolution et pour empêcher une collaboration économique normale avec l'Iran», expose encore le communiqué.

Dans le même temps, le ministère russe a appelé Téhéran «à s'abstenir d'autres démarches pour déroger à ses obligations dans le cadre du JCPOA, et tous les pays membres de l'accord sur le nucléaire à respecter leurs engagements dans le cadre du Plan d'action, ainsi qu'à accélérer la réalisation des projets en conformité avec les accords globaux, notamment la modernisation du réacteur d'Arak».

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Moscou «est prêt à développer la collaboration avec Téhéran dans le cadre tant du JCPOA que d'autres projets bilatéraux», souligne encore le ministère, qui insiste pour accélérer le lancement d'Instex, société créée par la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni afin de favoriser les échanges commerciaux avec l'Iran.

La France a exprimé sa «préoccupation» mercredi 8 mai après la décision de l'Iran de s'affranchir d'engagements pris dans le cadre de l'accord nucléaire de 2015, Donald Trump ayant imposé de nouvelles sanctions contre l'Iran.

Téhéran a ainsi annoncé qu'il cessait d'appliquer plusieurs points de l'accord, notamment ceux qui ont trait à ses réserves d'eau lourde et d'uranium enrichi. Il a souligné qu'il ne se sentait plus lié par les limitations imposées par le document.

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