Le projet de loi censé «moderniser» le statut des fonctionnaires, que l'Assemblée nationale examinera à partir du 13 mai, est un texte qui doit être retiré, ont déclaré à Sputnik plusieurs manifestants, précisant ce qui allait à l’encontre de ce but.
«Nous sommes ici pour défendre le service public et le bac national français qui va disparaître […]. Cette réforme va totalement à l’encontre du métier qu’on a choisi […]. On va perdre les valeurs qu’on mettait au-dessus de tout. Moins de professeurs, plus d’élèves dans les classes, moins de moyens […]. Ils veulent juste faire des économies», a notamment indiqué une enseignante.
Selon sa collègue, l’objectif de la réforme est «de casser le service public […] pour dire qu’il faut donner tout au privé» ce qui montre une fois de plus que «l’ascenseur social est en panne».
«La reconduction des élites sociales au détriment des plus modestes […]. Cette réforme trompe le public. On ment aux gens en permanence», a-t-elle ajouté.
Il s’agit d’«un texte de destruction du statut de fonctionnaire», affirme le député La France insoumise, Ugo Bernalicis, qui a en outre attiré l’attention sur l’unité dont ont fait preuve les syndicats du secteur dans l’espoir de faire retirer le projet de loi.
«Neuf organisations syndicales de la fonction publique appellent à la grève aujourd’hui. C’est inédit, ce n’est jamais arrivé. Les neuf organisations syndicales demandent toutes le retrait du texte au gouvernement».
«On n'a pas eu d’augmentation au niveau de nos salaires. Les effectifs sont en baisse, le nombre d’interventions augmente», note un pompier interrogé par Sputnik sur les raisons de sa participation à cette manifestation.
«Je suis solidaire avec le mouvement des Gilets jaunes, j’ai participé à quelques manifestations également», a-t-il avoué.
Pour Camille, une infirmière travaillant aux urgences de l’hôpital Saint-Antoine, la manifestation de ce jeudi est une occasion de défendre les intérêts des urgences où les médecins sont en grève «depuis plus de deux mois» sans interrompre leur travail.
«On essaie de sortir de notre grève, de faire de sorte d’être entendu […]. On travaille comme d’habitude, mais on va rester sur nos heures de repos pour distribuer et faire des tracts […]. Moi, je suis en vacances aujourd’hui, mais je viens manifester avec mes collègues», a-t-elle expliqué.
Philippe Martinez, secrétaire général de la Confédération générale du travail (CGT), a pour sa part insisté sur la nécessité de manifester pour défendre les droits de tous.
«Ce qu’il faut, c’est convaincre les citoyens dans toute leur diversité […] que l’action collective, c’est très important. Quand on voit des citoyens, y compris pas syndiqués, qui s’organisent et qui manifestent, c’est un bon signe».
Des milliers de manifestants ont défilé ce jeudi 9 mai à Paris contre la réforme de la fonction publique, dans le cadre d'un appel national lancé par les neuf syndicats du secteur (CGT, CFDT, FO, FSU, Solidaires, Unsa, FA-FP, CFE-CGC, CFTC).
Le gouvernement souhaite faire adopter le projet de loi sur la réforme de la fonction publique avant l'été pour qu’elle entre en vigueur au 1er janvier 2020.
C'est la quatrième journée nationale d'action dans la fonction publique depuis le début du quinquennat d'Emmanuel Macron, après celles du 10 octobre 2017 et des 22 mars et 22 mai 2018.