Participant au Forum économique international de Yalta, Waldemar Herdt, député du parti Alternative pour l'Allemagne (AfD) et membre de la commission des affaires internationales du Bundestag, a accordé une interview au quotidien russe Izvestia.
À la question de savoir si l'AfD et ses alliés, en cas de victoire aux élections européennes prévues pour le 26 mai, préconiseraient la levée des sanctions contre la Russie, Waldemar Herdt a été formel:
«Bien sûr. Les sanctions antirusses sont une mesure destructrice […] Les politiciens disent parfois que c'est une méthode diplomatique, mais en réalité c'est un échec de la diplomatie. Les sanctions n'ont apporté rien de positif à quelque peuple que ce soit. Ni ukrainien, ni russe, ni allemand. Depuis l'introduction des sanctions, l'Allemagne a perdu plus de 100 milliards d'euros, tandis que 600.000 emplois sont menacés», a-t-il constaté.
Dans ce contexte, il s'est dit convaincu que «si le vote était à bulletin secret, les résultats auraient été tout autres. Car nombreux sont ceux qui comprennent l'absurdité de ces limitations, mais craignent de le dire en public».
Questionné au sujet de la Crimée, Waldemar Herdt a rappelé que c'était le terme "annexion" qui était souvent employé en Allemagne.
Les députés allemands prévoient également de préciser si la présence de bases militaires américaines en Europe, notamment en Allemagne, est légitime, a-t-il poursuivi.
«Ce ne sont pas des relations d'alliés, c'est une occupation. Prenons, par exemple, la Ramstein Air Base située en Allemagne. Aucun citoyen allemand ne peut y pénétrer. Même pas la police. Nous ne comprenons pas et ne savons pas ce qu'il se passe à l'intérieur […] Nous ne savons pas ce qu'elle recèle. Alors ce ne sont plus des relations d'alliés.»
Waldemar Herdt s'est rendu en Crimée pour participer au 5e Forum économique international de Yalta. Du 17 au 20 avril 2019, plus de 3.000 participants de 100 pays sont venus assister à cet évènement considéré comme l'un des plus importants forums économiques organisés en Russie. Les invités discutent du développement de la péninsule et de la Russie, de la lutte contre les sanctions et de la formation d'une nouvelle politique économique.