Réalisées en margé des manifestations du 1er mai boulevard du Montparnasse à Paris, deux vidéos mises en ligne les 2 et 3 mai par le journaliste David Dufresne montrent un policier qui met sa matraque télescopique entre le pantalon et les sous-vêtements d'un manifestant maîtrisé au sol par les forces de l'ordre.
Dans leurs commentaires au Parisien, les auteurs des vidéos ont raconté le contexte de l'incident. Selon P., qui a réalisé la séquence publiée la première, les faits ont eu lieu après 14h30 lorsque les policiers ont fait deux percés dans le cortège depuis leur cordon installé devant le restaurant La Rotonde. Le deuxième percé visait l'homme en question. Une fois au sol, entouré par les policiers, l'homme a commencé à se débattre. Les fonctionnaires ont eu du mal à gérer la foule qui faisait pression pour qu'ils relâchent le manifestant, précise P. C'est à ce moment-là que l'incident avec la matraque a eu lieu.
«Ils finissent par commencer à le trainer par terre pour le ramener derrière le cordon de CRS qui est devant La Rotonde et c'est là que la foule s'est vraiment énervée. Ils ont été contraints de le relâcher et ils ont fini par courir en direction du cordon de CRS pour se mettre à l'abri parce que la pression était telle qu'ils ne pouvaient plus gérer au milieu du cortège», a-t-il raconté.
Selon le deuxième vidéaste, le journaliste indépendant Clément Lanot, quelques minutes avant l'incident la situation s'est tendue «entre les forces de l'ordre et des gens habillés en noir» et il y avait eu «plusieurs arrestations».
Une version plus longue de la vidéo réalisée par M.Lanot, que le quotidien a consultée, confirme que la situation était vraiment «très tendue».Elle montre notamment un manifestant donner un coup de pied dans le dos d'un police avant de prendre la fuite.
Pour comprendre la situation, Le Parisien a également contacté une source policière. Cette dernière n'a pas été d'accord avec de nombreux internautes qui ont vu dans le geste du policier une «agression sexuelle» ou même une «tentative de viol».
«À mon sens, il n'y a pas de volonté de viser l'anus», a-t-elle indiqué.
Selon elle, il s'agit plutôt d'«une tentative, malheureuse, de faire pression sur un point situé à l'insertion des muscles de la cuisse et des fessiers. C'est une zone très sensible à la douleur, qui peut permettre, en point d'appui, de contraindre un individu à se relever».
Elle a toutefois mis en doute que les formateurs en gestes techniques de protection et d'intervention (GTPI) enseignent d'exercer ce geste à l'aide d'une matraque. «Il fallait faire vite, au milieu d'une foule hostile. Je me l'explique comme ça», a ajouté la source.