Après un canular téléphonique —dont l'enregistrement a été diffusé sur YouTube- visant à piéger Emmanuel Macron qui pensait parler au nouveau Président ukrainien, l'un des auteurs russes de cette blague, a été interrogé par Franceinfo. Alexey Stolyarov, dit «Lexus», a ainsi déclaré avoir eu l'intention de duper le Président français «depuis longtemps».
Les comiques russes avaient déjà réussi à avoir d'autres personnalités, telles que Jean-Claude Juncker, Elton John ou Boris Johnson.
M.Stolyarov a expliqué pourquoi ils avaient décidé de piéger Macron précisément à ce moment-là:
«Quand on a vu qu'Emmanuel Macron avait rencontré Volodymyr Zelensky avant les élections, mais qu'ils n'étaient restés que 20 minutes ensemble, on a réalisé qu'ils n'avaient pas encore de vrais liens, il n'y avait pas de ligne diplomatique encore installée».
«Donc on a appelé l'administration d'Emmanuel Macron. On a été les premières personnes à le faire», a-t-il ajouté.
Le farceur a affirmé que cela avait été l'initiative du Président français de les appeler: «On a laissé notre numéro de téléphone à l'administration et, après que Zelensky a gagné, Macron nous a appelés de lui-même».
«Nous essayons juste d'imiter la situation réelle. Qu'est-ce qui pourrait arriver si cette conversation avait lieu pour de vrai?», a-t-il précisé.
À la déclaration du farceur que «le dialogue avec la Russie sera nécessaire, la politique de Porochenko s'est révélée inefficace», leur interlocuteur a annoncé: «Je crois sincèrement qu'il y a énormément de choses à faire et tu as raison de le prendre comme ça. Je suis 100% d'accord avec toi pour aller en ce sens. Tu peux compter sur ma détermination».
Les auteurs du canular ont accepté les félicitations du Président à la suite de la victoire de Volodymyr Zelensky, discutant également avec lui des 73% obtenus par Zelensky, score qu'ils ont comparé à celui obtenu par Poutine en 2018 lors des élections en Russie. Ils ont de plus abordé l'emprisonnement potentiel de Porochenko et son éventuelle demande d'asile en France, le conflit à l'est de l'Ukraine, la lutte contre la corruption dans le pays et le terrorisme international.
Interrogé par Franceinfo, L'Élysée a refusé de commenter cette conversation, mais a indiqué que le Président français avait déjà échangé avec le véritable Volodymyr Zelensky.