Législatives en Espagne: vers «une politique sociale plus active»?

Dimanche 28 avril, les Espagnols se rendront aux urnes lors des élections législatives anticipées. Le politologue espagnol Jorge Verstrynge Rojas a commenté pour Sputnik la situation en Espagne à la veille des troisièmes élections générales en seulement trois ans, et livre son pronostic personnel sur les résultats du scrutin.
Sputnik

Pendant plusieurs décennies, deux grandes forces politiques — le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) et le Parti populaire de centre droit (PP) — se sont succédées au pouvoir. Cette tendance bipartite a pris fin lors des élections de décembre 2015, quand deux nouveaux partis sont entrés au Congrès des députés: Podemos (gauche) et Ciudadanos (centre droit, se définissant comme centriste).

Espagne: Manuel Valls manifestera avec «l'extrême droite» contre le PM socialiste

«La particularité de cette campagne électorale est qu'elle n'est plus bipartite, mais multipartite. Désormais, quatre partis et deux fractions influentes sont entrés en concurrence», explique à Sputnik Jorge Verstrynge Rojas, professeur de sciences politiques à l'Université complutense de Madrid.

Il souligne cependant que la principale rivalité oppose toujours les forces de droite et de gauche.

Quoi qu'il en soit, l'universitaire pense que ces élections seront remportées par les socialistes.

Espagne: le Parti populaire provoque un tollé en souhaitant la mort du Premier ministre

«Après ces élections, on pourrait s'attendre à l'inversion de la tendance qui a dominé l'Espagne d'autrefois et qui se résumait en des coupes, encore des coupes et des inégalités. Les Espagnols pourraient enfin compter sur une politique sociale plus active, sur plus de soucis des gens», a détaillé l'expert.

Et de constater qu'il reste encore beaucoup d'électeurs qui ne savent toujours pas pour qui voter.

«Il s'agit d'un très grand nombre d'électeurs, et la situation peut encore radicalement changer», a averti M.Verstrynge Rojas.

En Espagne, des élections législatives sans favori

Quant à une réédition éventuelle de la crise politique de 2015, quand les parties n'avaient pas réussi à s'entendre pour former un gouvernement, obligeant le roi à organiser de nouvelles élections qui n'avaient pas dégagé de vainqueur et ainsi rendu nécessaire l'organisation des troisièmes élections, le politologue s'est déclaré certain que le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez réussirait à former un gouvernement. PSOE et Podemos formeraient, selon lui, une alliance que le parti basque Minoría Vasca pourrait rejoindre.

D'après les derniers sondages, le socialiste Pedro Sanchez et la gauche sont les favoris du scrutin aux élections générales espagnoles de 2019 qui se tiendront dimanche 28 avril 2019, afin d'élire les 350 députés et 208 des 266 sénateurs de la XIIIe législature des Cortes Generales. Les observateurs constatent que cette campagne électorale se déroule dans un climat politique d'instabilité et d'incertitude jamais vu depuis 40 ans.

Discuter