Le Gilet jaune qui a eu sa main arrachée par une grenade près de l'Assemblée nationale début février a porté plainte vendredi 19 avril après avoir appris dans la presse l'existence d'un fichage des manifestants venant se faire soigner dans les hôpitaux, via le logiciel SIVIC (Système d'Identification unique des Victimes), a annoncé France Info.
Cette pratique a été dénoncée par le docteur Gérald Kierzek, urgentiste à l'Hôtel-Dieu, qui en avait été témoin.
«On nous demande d'appeler l'administrateur de garde pour lui signaler les patients issus des manifestations des Gilets jaunes», a-t-il ainsi déclaré à France Info.
«Le fichier SIVIC, c'est un fichier utilisé en cas d'attentat, quand il y a un grand nombre de victimes… C'est de la délation qu'on nous demande de faire», s'est-il indigné.
L'avocat du Gilet jaune à l'origine de la plainte, Me Arié Alimi, a confié au média «que ce fichage est illégal, discriminatoire parce qu'il discrimine en raison de l'appartenance politique. Et en plus il est profondément odieux puisqu'il vise des personnes qui… ont subi des mutilations».
L'AP-HP ne nie pas le recensement de ces blessés. Elle explique le faire sur demande de l'Agence régionale de santé, pour «organiser leur prise en charge».
Selon France Info, le Conseil national de l'Ordre des médecins a saisi le ministère de la Santé et la CNIL pour obtenir des explications.