Un policier qui voulait se donner la mort se confie sur ce qui l'a empêché in extremis

Sur fond de vague de morts volontaires dans les rangs de la police nationale qui a été marquée cette semaine par quatre nouveaux cas, ce témoignage glaçant à LCI d'un policier qui voulait, lui aussi, mettre fin à ses jours explique partiellement les causes de cette tragédie.
Sputnik

Avec quatre nouveaux suicides de policiers depuis le 16 avril, le bilan des morts volontaires parmi les policiers français pour l'année en cours a atteint 28. Chiffre qui a poussé l'ensemble des syndicats de police à organiser ce vendredi des rassemblements devant plusieurs commissariats en France.

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Dans un entretien avec LCI sur le sujet, un policier, qui a préféré garder l'anonymat, a raconté comment il avait failli mettre fin à ses jours et ce qui l'avait retenu de commettre l'irréparable au dernier moment. Pendant 20 ans, il a toujours fait passer son métier en premier et y a même sacrifié son couple, avant de comprendre un jour que cela ne pouvait plus durer.

«C'est le cercle vicieux, on rentre un soir, on regarde chez soi et c'est vide et ce jour-là on se dit "j'ai tout sacrifié et ça ne va encore pas"», témoigne-t-il.

Pour ce policier, le jour où il a décidé de se tuer, il ne l'oubliera jamais.

«Ce soir-là, ça a été un électrochoc pour moi, je m'en souviendrai toute ma vie. J'étais crevé, j'ai pris mon arme, je me la suis mis dans la bouche, j'ai levé les yeux, j'ai vu la photo de ma fille, j'ai repensé aux gens qui se sont suicidés et que j'ai pu ramasser dans ma vie et là je me suis dit: "non je ne peux pas lui imposer ça, je n'ai pas le droit"», a-t-il poursuivi.

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La chaîne a également reçu le témoignage du policier à la retraite et modérateur du groupe Facebook SOS Policiers en détresse, Franck Baudry, qui a préféré, il y a quelques années, quitter le métier pour ne pas arriver à ce point-là.

«J'allais y laisser ma peau, ça reste encore un sujet tabou d'aller voir un psychologue, un psychiatre, d'aller voir la hiérarchie pour dire: "ça ne va pas, je me sens pas bien". C'est un sujet tabou parce que quelque part, on est un fonctionnaire de police, on doit être donc quelque part un surhomme et ça on ne l'est pas», a-t-il souligné.

Malgré le fait que les syndicats de policiers demandaient à être reçus «en urgence» par Christophe Castaner, le ministre de l'Intérieur a déclaré vendredi qu'il ne le ferait qu'après l'installation officielle de la cellule de prévention annoncée la semaine dernière. «J'installerai officiellement cette cellule le 29 avril», a-t-il souligné lors d'une conférence de presse. «Et je proposerai aux syndicats de les recevoir ensuite dans ce cadre».

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