À la suite de l'incendie qui a partiellement détruit la cathédrale Notre-Dame de Paris le 15 avril, sa reconstruction est désormais au programme. Andrew Tallon, professeur d'art à l'université de Vassar, aux États-Unis, a cartographié le monument dans son intégralité en 2013, à l'aide d'une technique de son invention.
«La technique est simple: un rayon laser, réparti sur un éventail de 360 degrés horizontalement et 270 degrés verticalement, est émis par un scanner lui permettant de mesurer la distance entre lui-même et chaque surface rencontrée à un rythme approchant les 50.000 fois par seconde. Les mesures qui en résultent, chacune d'elles étant précise à quelques millimètres près sur une portée allant de 1 à 300 m, forment ce que l'on appelle un «nuage» de points», lit-on dans un article d'Andrew Tallon sur la cathédrale.
Il a ainsi positionné le scanner à 50 endroits différents, ce qui l'a aidé à pénétrer murs et constructions de la cathédrale. Lorsque tous les scans sont assemblés dans un logiciel, le résultat obtenu est un plan 3D du bâtiment d'une extrême précision.
«Andrew était obstiné lors de la numérisation de bâtiments. Il monterait à la hauteur des voûtes et sous les toits pour capturer la géométrie», a commenté son collègue John Ochsendorf cité par l'édition The Atlantic.
Dans une interview à National Geographic en 2015, Andrew Talon a reconnu avoir envie de percer les mystères du passé, et notamment ce que les constructeurs ont pensé en construisant un bâtiment comme Notre-Dame de Paris.
«Je voulais savoir ce qu'il y avait dans la tête des constructeurs de l'époque, comprendre comment se sont élevés ces bâtiments, comment ils se tiennent structurellement.»
Décédé en novembre 2018, le professeur ne contribuera pas lui-même aux travaux mais ses études et plans extrêmement précis seraient très utiles. Cette cartographie ne s'apparente pas seulement à une visite virtuelle, mais pourrait également servir en tant qu'instrument de mesure de très haute précision. Par exemple, ces plans permettent de mesurer l'écart entre des colonnes opposées du transept, au millimètre près.
Cependant, personne ne sait à l'heure actuelle si les spécialistes utiliseront ces informations lors de leurs travaux de reconstruction de ce monument historique.