L'incendie qui a ravagé la cathédrale Notre-Dame de Paris dans la nuit du 15 au 16 avril, qualifié par le quotidien italien Il Giornale de «11 septembre de l'Europe chrétienne», n'a pas tardé à faire réagir de nombreuses personnalités. Au risque, comme pour tout évènement majeur, de faire de la récupération politique.
«Au-delà de Notre-Dame, de cette magnifique cathédrale, c'est la France qui est mutilée, touchée dans ce qu'elle a de plus brillant. C'est très triste, très poignant, il y a beaucoup d'émotion et de gens sincèrement touchés», a déclaré le chef des Patriotes, Florian Philippot qui a fait le déplacement avant d'appeler à «prendre soin de notre patrimoine national».
Cela n'a pourtant pas empêché le candidat aux élections européennes de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, d'évoquer la piste d'un attentat, alors qu'aucune information ne va pour l'instant dans ce sens.
«J'ai été impressionné par la colère de beaucoup de parisiens qui ne comprennent pas comment c'est arrivé. Je crois qu'après l'émotion, il faut l'explication: savoir si c'est un accident ou un attentat. Les parisiens s'interrogent sur les raisons de cet incident ou de cet attentat. […] On a le droit de savoir pourquoi c'est arrivé», a-t-il expliqué après avoir salué l'action des pompiers.
En effet, les sapeurs-pompiers ont confié le 16 avril à l'AFP que l'incendie était «potentiellement lié» aux travaux de rénovation, le départ du feu étant selon toute probabilité survenu dans les combles, près des échafaudages. Le secrétaire d'État Laurent Nuñez a affirmé que «très honnêtement on ne connait pas les causes de cet incendie pour l'instant» tandis qu'une source citée par Marianne indiquait que la piste accidentelle «retenait l'attention des enquêteurs en l'état des investigations».
Un peu plus tard dans la journée, le procureur de Paris a réaffirmé en conférence de presse que «rien ne va dans le sens d'un acte volontaire». Autant de déclarations venant contredire sérieusement la théorie du candidat de Debout la France.
Pour autant, Nicolas Dupont-Aignan est loin d'être le seul à s'être déplacé pour s'exprimer sur la destruction de la cathédrale parisienne en proie aux flammes toute la nuit; l'incendie n'ayant été complètement maîtrisé que dans la matinée du 16 avril.
«Les métiers de tailleur de pierre, de charpentier, de menuisier, de couvreur, de maçon… Pour tous ces métiers essentiels à un chantier comme ça, nous avons un savoir-faire très important en France. Il s'agit de le réveiller, de lui donner toute sa force et de montrer que nous sommes un grand pays, […] que nous ne nous laissons pas abattre», a-t-il déclaré.
Quant à la présidente de la région Île-de-France, elle s'est elle aussi exprimée au micro de Sputnik, fustigeant les «conseils» de Donald Trump d'utiliser un Canadair pour venir à bout des flammes qui dévoraient alors la charpente de Notre-Dame.
«Si on avait choisi de bombarder d'eau la cathédrale, ce sont les rosaces qui auraient explosé, les cloches qui seraient tombées et la cathédrale qui se serait effondrée, donc c'est grâce aux pompiers de Paris que nous avons encore une cathédrale et il ne faut pas, quand on ne connait pas, parler trop vite», a déclaré Valérie Pécresse au micro de Sputnik.
Plus consensuel, le chef du parti présidentiel, Stanislas Guérini, s'est rendu sur place pour rendre hommage aux pompiers qu'il a qualifiés «d'héroïques», tout en expliquant que l'émotion suscitée par l'incendie de Notre-Dame rendait «normale» la suspension «sine die» de la campagne pour les Européennes.