L’Amérique conteste les relations de la Turquie avec la Russie

Washington est vent debout contre l’achat de système de défense antiaérienne russe S-400 par Ankara. Les motifs techniques avancés cachent-ils de vrais différends géopolitiques? Yasar Yakis, ancien ministre turc des Affaires étrangères, revient sur la relation entre les États-Unis et la Turquie.
Sputnik

«L’acquisition potentielle par la Turquie du système de missile sol-air russe S-400» contrarierait les États-Unis, selon Mike Pompeo. Le secrétaire d’État a soulevé la question lors d’une réunion ministérielle de l’Otan début avril, dans le cadre de discussions bilatérales avec son homologue turc.

Washington affirme que, contrairement au Patriot américain, le système russe n’est pas compatible avec les systèmes de l’Otan, dont la Turquie est membre. De plus, il craint que via les S-400 qui seraient vendus à la Turquie, Moscou n’obtienne de précieuses informations sur les avions de combat américains F-35, également promis à Ankara. En l’absence de toute preuve technique, cette affirmation ressemble davantage à une tactique visant à empêcher la Turquie de diversifier ses dépenses militaires. Une diversification qui lui permettrait d’être plus indépendante vis-à-vis de Washington dans ses prises de décision et son positionnement stratégique.

Le système S-400 russe: «bestseller» pour les uns, «cauchemar» pour les autres
De son côté, la Turquie a accusé le département d’État d’avoir donné une image erronée de la rencontre entre Pompeo et son homologue turc. À quel niveau se situerait cette mauvaise interprétation et quel intérêt Washington aurait-il dans cette affaire? Yasar Yakis, ancien ministre turc des Affaires étrangères, revient sur la relation entre les États-Unis et la Turquie.

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