La Russie a entièrement cessé sa collaboration avec l'Otan, constate Moscou

L'Otan a «refusé un ordre du jour positif dans ses relations avec la Russie», a déclaré à Sputnik Alexandre Grouchko, chef adjoint de la diplomatie russe, rappelant que l'année dernière, les dépenses militaires de l'Alliance avaient été 22 fois plus importantes que celles de Moscou.
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La Russie et l'Otan ont cessé toute collaboration dans les domaines civil et militaire, a déclaré dans une interview à Sputnik Alexandre Grouchko, vice-ministre russe des Affaires étrangères.

«L'Otan a elle-même refusé un ordre du jour positif dans ses relations avec la Russie. Celui-ci n'existe pas. Et rien n'indique que l'Otan sait comment sortir de cette impasse », a-t-il souligné.

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Alexandre Grouchko a qualifié d'absurde la décision de l'Alliance de cesser tout contact d'affaires normal dans le secteur militaire, faisant remarquer que les relations entre la Russie et l'Otan définissaient dans une large mesure la sécurité en Europe.

«C'est un paradoxe, mais les relations actuelles entre la Russie et l'Otan rappellent fortement l'état de choses “habituel” pour lequel l'Alliance a été mise en place: la guerre froide. La doctrine Harmel a été exhumée: dialogue et dissuasion. Seulement aujourd'hui, il y a dans cette formule beaucoup de dissuasion et peu de dialogue.»

Il a rappelé que les dépenses militaires totales de l'Otan avaient dépassé l'année dernière 1.000 milliards de dollars, soit 22 fois plus que les dépenses russes de la Défense.

Dans ce contexte, il a souligné que Moscou n'avait pas l'intention de participer à la course à l'accroissement des budgets militaires avec l'Otan et misait sur «des moyens économiques, ciblés et efficaces».

«Pour ce qui est d'un éventuel conflit armé avec l'Otan, tout homme censé espère qu'il n'aura pas lieu. Ce serait une catastrophe pour toute l'humanité. Je suis certain que Washington et Bruxelles le comprennent également», a poursuivi Alexandre Grouchko, estimant possible une rénovation de l'Alliance par le biais de l'établissement d'un partenariat stratégique avec la Russie.

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«Une tentative semblable a été entreprise au sommet Russie-Otan de Lisbonne en 2010. Mais en réalité, l'Otan aurait dû sacrifier son “exclusivité”, découvrir l'art du compromis et du travail sur un pied d'égalité et s'orienter sur des intérêts communs et non de groupe. Ce qu'il ne s'est pas passé», a-t-il conclu.

La Russie constate ces derniers temps une activité croissante de l'Alliance à ses frontières. Début avril, l'Otan a décidé d'élargir l'ampleur de ses opérations de renseignement en mer Noire et la fréquence des manœuvres organisées dans la région avec l'Ukraine et la Géorgie. Le 5 avril, elle a lancé ses exercices multinationaux, Sea Shield 2019, planifiés jusqu'au 13 avril et impliquant l'aviation et des navires américains, bulgares, grecs, canadiens, néerlandais, roumains et turcs, en coordination avec les forces armées géorgiennes et ukrainiennes.

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