Le Président brésilien Jair Bolsonaro a suscité de la colère en Israël avec sa déclaration faite lors d'une réunion jeudi 11 avril avec des pasteurs évangéliques à Rio de Janeiro. Il a notamment déclaré estimer que les crimes de l'Holocauste pouvaient être pardonnés, mais que des mesures devaient être prises pour que cela ne se reproduise plus jamais.
Le Président israélien Reuven Rivlin s'est joint aux critiques sur cette déclaration du Président Bolsonaro.
«Personne ne peut décréter le pardon du peuple juif, et il ne peut jamais être acheté au nom d'intérêts. Ce que [les nazis] nous ont fait est gravé dans notre mémoire, la mémoire d'un peuple ancien», a déclaré M.Rivlin sur Twitter, en promettant que les juifs «lutteraient toujours contre l'antisémitisme et la xénophobie».
«Nous ne pardonnerons jamais et n'oublierons jamais», a-t-il encore écrit. Sans nommer M.Bolsonaro, il a ensuite adressé un message qui lui était clairement destiné.
Les commentaires de M.Rivlin ont fait écho à une déclaration critique publiée par le musée de la mémoire de l'Holocauste Yad Vashem, qui honore la mémoire des six millions de Juifs assassinés par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. «Nous ne sommes pas d'accord avec la déclaration du Président brésilien selon laquelle l'Holocauste peut être pardonné», a déclaré le musée, cité par des médias israéliens. «Ce n'est à personne de déterminer si les crimes de l'Holocauste peuvent être pardonnés».
Dans le même temps, l'ambassadeur d'Israël au Brésil, Yossi Shelley, s'est rangé du côté du Président brésilien, avertissant que ceux qui tentent de discréditer «les paroles d'un grand ami du peuple et du gouvernement d'Israël» ne réussiront pas.
«Ses paroles ont clairement révélé son rejet du plus grand génocide de l'histoire, l'Holocauste. À aucun moment de son discours, le Président n'a fait preuve de manque de respect ou d'indifférence à l'égard des souffrances des Juifs», a publié le diplomate sur Facebook.
La déclaration controversée de Jair Bolsonaro intervient quelques jours à peine après que le Président de droite, qui entretient de bonnes relations avec Israël, a visité l'État juif. Il s'est notamment rendu à Yad Vashem en compagnie du Premier ministre Benyamin Netanyahou. Au cours de sa visite, il a suscité la controverse en faisant écho à une remarque antérieure de son ministre des Affaires étrangères, qui a déclaré que le nazisme était un mouvement de gauche.