Maladie de Lyme: une association française lance l'alerte contre «un sida bactérien»

Des litres d'un liquide rouge ont été déversés sur les murs de l'Établissement français du sang à Paris par des membres de l'association Le droit de guérir pour prévenir contre la maladie de Lyme qui se transmet, selon eux, par transfusion sanguine. Le lanceur d'alerte, Matthias Lacoste, a expliqué à Sputnik le sens de cette action «sanglante».
Sputnik

Pour dénoncer l'«échec» du plan national de lutte contre la maladie de Lyme, lancé il y a trois ans par Marisol Touraine, ex-ministre de la Santé, des membres de l'association Le droit de guérir se sont réunis mardi 9 avril devant l'Établissement français du sang, à Paris, dont ils ont aspergé les murs avec un liquide rouge.

Présent sur place, un correspondant de Sputnik a parlé à Matthias Lacoste, fondateur de l'organisation qui est atteint de la maladie de Lyme depuis de nombreuses années, comme l'indique le site de l'association.

«Aujourd'hui, derrière la maladie de Lyme, on sait qu'il a une multitude de pathologies qui se cachent, c'est un véritable générateur de maladies, certains professionnels de la santé parlent d'un sida bactérien. […] Donc il est temps qu'on arrête de mentir aux Français, et il est temps qu'on prenne réellement en charge ce très grave problème de Santé publique et que les malades qui souffrent aujourd'hui soient réellement pris en charge, ce qui n'est toujours pas le cas, malgré l'annonce d'un plan en 2016 par Marisol Touraine. Il faut que les autorités sanitaires prennent réellement en compte ce problème de santé», a déclaré M.Lacoste.

Évoquant «plusieurs publications scientifiques depuis 2017», M.Lacoste a en particulier attiré l'attention sur le fait qu'il existe aujourd'hui en France la possibilité d'être contaminé par transfusion sanguine.

«Le message à faire passer aujourd'hui c'est une alerte pour l'Établissement français du sang puisque, depuis 2017, on a lancé l'alerte à travers un courrier et des caméras cachées qu'on a réalisées dans les établissements français du sang en mettant en avant le fait qu'un malade de Lyme pouvait donner son sang sans problème. Depuis cette alerte, ils nous ont répondu, une réponse qui ne nous satisfait pas. Et puis aucune décision, aucun changement n'a été fait au niveau de l'Établissement français du sang. Donc aujourd'hui, c'est un cri d'alarme, c'est un cri d'alerte pour dire il y a une urgence, aujourd'hui il y a des gens qui sont dans notre pays, contaminés par transfusion sanguine. Donc il faut que cela change», a-t-il ajouté.

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Pour rappel, un collectif de six associations dont ChroniLyme, Lyme Sans Frontières et Le droit de guérir ont dénoncé dans un communiqué, cité par l'AFP, «l'échec total du plan national», «à part quelques actions du volet "prévention" qui ont pu favoriser la prise de conscience par nos concitoyens».

Demandant à être reçus par le Premier ministre Edouard Philippe, ils déplorent que les patients soient «les otages de la situation présente».
La borréliose de Lyme est une maladie infectieuse causée par une bactérie et transmise par une piqûre de tique. La controverse porte sur l'existence ou non de formes chroniques (c'est-à-dire dont les traitements classiques ne viennent pas à bout) de cette maladie. Des associations réclament depuis plusieurs années la reconnaissance de ces formes chroniques.

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