Sophie Denissof: demain les grandes villes transformées en villages?

Architecte urbaniste, Sophie Denissof œuvre en faveur de la métamorphose des villes et de ses espaces publics. Invitée de cette édition de «Comment tu t'appelles», elle évoque son rapport à l'habitat, le sang russe qui coule dans ses veines et ses projets pour le Grand Paris.
Sputnik

Fondatrice associée du cabinet Castro Denisoff Associés, Sophie Denisoff compte parmi les têtes pensantes à l'origine de grands projets de transformation urbaine, comme le remodelage des quartiers de Lorient ou La Caravelle de Villeneuve-la-Garenne.

 

Aussi instinctive que pragmatique, Sophie Denissof appréhende chaque projet dans ce qu'il a de plus complet: comportement des passants, situation géographique, paysage, matière, lumière… Celle qui définit sa profession comme celle d'un «fabricant d'espaces» aborde ainsi la difficulté de composer avec un héritage parfois problématique.

La mission de l'urbanisme actuel serait donc de créer du lien, entre les habitants eux-mêmes bien sûr, mais aussi entre les habitants et leur habitat. Entre le chantier du «Grand Paris» et des réflexions plus intimes sur son propre rapport au «chez-soi» ou encore l'impact de ses origines russes sur sa manière de travailler, Sophie nous redonne l'espoir en une ville qui rompt avec son passé froid et ses infrastructures destructrices de rapports humains. Des jardins suspendus à 50 m du sol, des espaces publics plus accueillants, une tour des années 60 enveloppée de terrasses et de cabanes en bois, et si une autre ville était possible?

«On a défiguré beaucoup de villes avec de grands ouvrages d'infrastructures qui ont brisé des liens, qui ont écarté des espaces; des autoroutes, des chemins de fer… […] Je pense qu'il y a plein de choses à faire, il n'y en a pas qu'une, mais il y a tout de même à retisser des endroits qui se retrouvent coupés du reste. Des choses très mal reliées entre elles, mais surtout très mal reliées au sol.»

 

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