La Main du Kremlin ne semble pas s'intéresser uniquement à s'ingérer dans les élections partout dans le monde, annonce en grande pompe à la Une Time Magazine. Le chef d'État russe s'avère avoir «discrètement bâti un empire hétérogène de tyrans et États faibles», met en garde la publication, proposant de donner un aperçu de ce réseau «croissant d'États voyous». Ce dernier étant diabolisé parce que ne reflétant pas la pensée unique, apparemment.
La couverture alerte du danger que représente cette nouvelle menace globale: «Un autre complot de la Russie». On y voit une personne ressemblant à Vladimir Poutine devant un globe terrestre où sont indiqués les zones d'ores et déjà sous son influence:
«Poutine voudrait influencer autre chose que les élections», prévient dès le début Time Magazine. Il n'empêche que les résultats de l'enquête de Mueller ont démontré qu'il n'y avait pas eu d'ingérence russe dans la campagne électorale des présidentielles de 2016 aux USA. Mais à quoi bon prendre en compte un verdict aussi indésirable.
Selon Time Magazine, les méthodes de la Russie peuvent cependant se montrer moins agressives, mais non moins efficaces. En effet, un autre plan du Kremlin consiste en s'ingérer discrètement dans les affaires intérieures du Soudan, de la Syrie, du Venezuela… grâce aux régimes en place, annonce le magazine.
Et ce n'est qu'un «début», prévient-on. De nouvelles stratégies secrètes de la Main du Kremlin bientôt démasquées!
La présence militaire des Étas-Unis en Syrie, non sollicitée par le pouvoir en place, ne fera jamais l'objet d'une enquête aussi approfondie que celle portant sur les actions russes dans ce pays. Bien évidemment, la Syrie a été libérée du joug de Daech* et cela ne fut que grâce aux efforts américains.
La vérité n'a qu'un visage, bien entendu. Et ce n'est qu'un cercle très restreint qui est en droit de la détenir. Sinon, c'est un «complot», fomenté par celui qui chérit son «empire de tyrans».
Le Président russe devient d'ailleurs un personnage fréquent des couvertures de Time Magazine. En 2017, le magazine avait ainsi évoqué «Un plan secret pour mettre fin au projet de Poutine [d'ingérence dans] des élections».
En 2018, un visage évolutif, mélangeant ses traits à ceux deTrump pour passer de l'un à l'autre et vice-versa, est apparu sur la couverture avec en légende: «La crise du sommet». «Trump voulait un sommet avec Poutine, mais a obtenu plus qu'il n'avait marchandé», avait alors ironisé le magazine.
Espérant toujours que l'image de Vladimir Poutine à la Une des magazines occidentaux les aide à augmenter substantiellement leur tirage, la Main du Kremlin est heureuse, comme à son habitude, de prendre la place qui lui revient au sein de l'univers des kiosques à journaux.
*Organisation terroriste interdite en Russie