Lors de la conférence de presse de clôture de la rencontre des ministres de l'Intérieur du G7 à Paris, Christophe Castaner a dénoncé «une réelle collusion» se produisant en Méditerranée entre les passeurs et certaines ONG.
«On a observé que certains navires d'ONG étaient en contact téléphonique avec des passeurs qui facilitaient le départ des migrants depuis les côtes libyennes dans des conditions effroyables, souvent au péril de leur vie. Les ONG dans ce cas-là ont pu se faire complices des passeurs», a-t-il martelé en soulignant l'avoir observé de «façon tout à fait documentée».
Les propos de Christophe Castaner ont été qualifiés de «scandaleux» par Fabienne Lassalle, directrice adjointe de l'ONG SOS Méditerranée, interrogée par Franceinfo.
«On est face à un discours récurrent qui vise à criminaliser l'action des ONG, sans que jamais cela ne soit démontré. Aucune de ces accusations n'a, à ce jour, trouvé le moindre fondement. Il n'y a pas de preuve et ce n'est pas vrai», a-t-elle affirmé.
Michaël Neuman, directeur d'études chez Médecins sans frontières, interrogé par le Huffington Post a, à son tour, estimé que ces accusations «sont surtout liées à l'entrée en campagne de LREM, qui a décidé de faire de la lutte contre l'immigration un élément central de sa campagne».
Le 4 avril, le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini, a dénoncé devant la presse le rôle des ONG en Méditerranée. Il s'est notamment adressé à l'Allemagne pour lui demander de «s'occuper du problème» d'un navire de l'ONG allemande Sea-Eye qui fait route vers Lampedusa après avoir secouru des migrants au large de la Libye.