Le Point a présenté quelques extraits du livre «Qatar Papers», signé par les journalistes Christian Chesnot et Georges Malbrunot qui ont enquêté sur les comptes de l'ONG Qatar Charity.
Tariq Ramadan payé depuis le Qatar
Il s'agit par exemple de la confrérie islamique les Frères musulmans⃰, qui a pour objectif à long terme d'«adapter le droit commun à leur conception de l'islam».
L'article mentionne également deux comptes bancaires français ouverts au nom de Tariq Ramadan.
«Du 1er janvier 2017 au 5 février 2018, trois jours après sa détention, ce dernier compte a enregistré pas moins de 729.910 euros de flux créditeurs et 778.269 euros au débit. D'où vient tout cet argent?», poursuit l'auteur.
«590.000 euros ont été versés le 1er juin 2017, et 35.000 le 2 octobre, à partir d'un compte bancaire domicilié au Qatar, ouvert au nom de Tariq Ramadan, qui est alimenté par ses salaires en tant que consultant auprès de Qatar Foundation, qui se montent à 150.000 riyals, soit 35.000 euros mensuels», apprend-on.
La tentative du Qatar de racheter le lycée Averroès de Lille
L'article parle ensuite du financement par Qatar Charity du centre islamique de Villeneuve-d'Asq (CIV) et du lycée Averroès de Lille, le tout premier établissement musulman sous contrat d'association avec l'État français.
«L'aide qatarienne à la région s'élève à 4,6 millions d'euros, dont au moins 1,2 million au CIV et 3 millions au lycée», lit-on.
À force d'investir de l'argent à Lille, «le Qatar a carrément proposé d'acheter le lycée et de nous le louer. C'était un investissement pour les Qatariens, comme le Paris-Saint-Germain», a révélé Michel Soussan, conseiller pédagogique d'Averroès en poursuivant que «Amar Lasfar et la commission éducative d'Averroès s'y sont opposés».
Le lycée est cependant parfois soupçonné de dérives intégristes, notamment de la part de certains enseignants, voire de propos antisémites, poursuit le média.
Les musulmans et les élections en France
Qui plus est, l'article évoque des liens entre la communauté musulmane de France et les processus politiques du pays.
«Par ailleurs, dépendants de leurs bailleurs de fonds, les responsables des associations islamiques se font parfois piéger», ajoute le média.
Le Point parle ensuite de «ces notables locaux musulmans» qui «ont su tisser des liens avec les mairies pour monnayer leur soutien».
«Dans plusieurs villes, des listes communautaires menacent toutefois de voir le jour pour les élections municipales de 2020», prévient l'auteur de l'article en concluant qu'«à l'Élysée, on sous-estime manifestement leur montant (des financements. Ndlr) à 14 millions d'euros environ, alors qu'il atteint près de 30 millions».
⃰Organisation terroriste interdite en Russie