«Nous sommes décidés à mettre en oeuvre une taxe sur les plus grandes entreprises du numérique pour apporter plus de justice et plus d'efficacité au système fiscal international», a dit M. Le Maire cité par l'AFP, réagissant aux déclarations jeudi du chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo.
«Tous les Etats prennent librement et souverainement leurs décisions en matière fiscale», a-t-il ajouté en arrivant à une réunion des ministres des Finances de la zone euro à Bucarest.
Mais pour M. Le Maire, il n'est pas question de se plier à ces demandes: «Ce projet de taxe française sur les grande entreprises du numérique a déjà été adopté en commission à l'Assemblée nationale et il sera adopté dans quelques jours à l'Assemblée nationale pour apporter plus de justice et plus d'efficacité à notre système fiscal», a-t-il dit.
Le ministre a rappelé que d'«autres Etats européens s'étaient engagés dans la même voie, comme la Grande-Bretagne et l'Autriche».
La République alpine a ainsi annoncé une taxe sur le numérique d'un niveau de 5%, donc «plus élevée que le niveau français qui est de 3%», a-t-il souligné.
«J'espère que nous pourrons parvenir d'ici 2020 à un accord au sein de l'OCDE sur la taxation des grandes entreprises du numérique et dès qu'il y aura un accord au sein de l'OCDE sur la taxation des géants du numérique nous retirerons notre taxe nationale», a-t-il ajouté.
«Je crois que c'est une incitation à aller plus vite, plus loin, sur l'adoption d'une solution internationale à l'OCDE», a-t-il poursuivi.
M. Le Maire avait présenté début mars son projet de loi pour taxer les multinationales du numérique comme Google, Amazon, Facebook, Apple, dont le taux moyen d'imposition en Europe n'est que de 9%, contre 23% pour les sociétés tous secteurs confondus.