Alors que le Président ayant gouverné le pays pendant près de 20 ans a lâché les rênes du pouvoir peu avant l’expiration de son mandat, acceptant les revendications de la rue et de l’armée, à quoi les Algériens doivent-ils s’attendre? Comme l’explique Tareq Mirah, avocat et activiste algérien, les craintes liées à un éventuel scénario de coup d’État militaire sont désormais levées.
Abordant toujours la question de l’attitude de l’armée, l’autre interlocuteur de Sputnik, Abdelwahab Benzaïm, sénateur au Conseil de la nation, chambre haute du parlement algérien, fait noter que si l’armée voulait sortir du cadre de la loi elle aurait pu le faire depuis longtemps.
«La position de l'armée est claire: tous les changements politiques doivent rester dans le cadre de la Constitution. Sinon, l'armée aurait depuis longtemps appliqué d'autres méthodes pour résoudre la crise actuelle. Maintenant, personne ne peut dire qu'un coup d'État a eu lieu en Algérie, non, tout est légal», a souligné l'interlocuteur de Sputnik.
D'après lui, si les gens veulent des changements dans la structure politique du pays, ils peuvent le faire dans quelques mois «en utilisant une urne».
«Je suis convaincu que de nombreux candidats seront annoncés à la présidence», a estimé Abdelwahab Benzaïm.
Said Abdelqadir al Qrenah, président du mouvement national Al-Binaa, a quant à lui commenté l'évolution de la situation dans le pays. Il a souligné que le plus important maintenant était de «surveiller de près» ce qui se passe afin de «maintenir la stabilité et le progrès» et que l'armée devrait collaborer avec les forces politiques pour assurer la sécurité de cette période.
«Bien entendu, le candidat doit correspondre aux critères nécessaires et obtenir 60.000 signatures de soutien. Je ne crois pas qu'il y aura plus de sept candidats», a résumé Said Abdelqadir al Qrenah.
Le 2 avril, Abdelaziz Bouteflika a notifié officiellement au président du Conseil constitutionnel qu'il mettait fin à son mandat de Président de la République. Selon lui, cette décision procédait de son «souci d'éviter que les excès verbaux qui marquent malencontreusement l'actualité ne dégénèrent en dérapages potentiellement dangereux pour la protection des personnes et des biens qui relève des prérogatives essentielles de l'État».