Une plainte contre le frère de Bouteflika «pour usurpation de la fonction de Président»

Des Algériens ont déposé auprès des tribunaux d’Alger et de Sidi Bel Abbès, dans l’ouest de l’Algérie, deux plaintes contre Saïd Bouteflika, frère cadet du chef de l’État «pour faux, usage de faux et usurpation de la fonction de Président». Les deux plaintes ont été jugées recevables, quelques heures seulement avant la démission du Président.
Sputnik

Mardi 2 avril, quelques heures avant la démission d'Abdelaziz Bouteflika, deux groupes de citoyens à Alger et Sidi Bel Abbès, dans l'ouest de l'Algérie, ont porté plainte contre Saïd Bouteflika, conseiller spécial et frère cadet du chef de l'État, «pour faux, usage de faux et usurpation de la fonction de Président». Les deux plaintes ont été acceptées par la justice.

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À la sortie du tribunal d'Alger, Elias Filali, l'un des six membres ayant déposé plainte, a expliqué dans une déclaration au site d'information Maghreb Emergent les motivations de cette action en justice contre Saïd Bouteflika et le moment choisi.

«Nous l'avons fait car on en a marre, tout le monde sait que le Président n'est pas en état de travailler ou d'écrire, alors que son frère se ballade avec les seaux de la République», a-t-il déclaré. «Nous avons déposé plainte pour dénoncer ce scandale mais aussi pour faciliter, en endossant nous-mêmes cette responsabilité, la vie aux magistrats otages du système politique», a-t-il ajouté.

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M.Filali s'est également exprimé sur le moment choisi pour entreprendre cette action et les motivations, soulignant que «le monde et l'Algérie ont changé ces dernières années». «Nous avons cassé la barrière de la peur et nous nous sommes retrouvés entre citoyens», a-t-il lancé, précisant que «le caractère mature du mouvement de contestation nous a conforté à l'idée que le peuple a évolué, qu'il s'est auto-formé à la politique et qu'il a appris à communiquer en groupe».

Ci-dessous, la photo du texte de la plainte en arabe et l'accusé de réception du tribunal d'Alger, en haut à droite.

​À Sidi Bel Abbès, dans l'ouest du pays, un autre groupe d'Algériens a eu la même idée. Leur dépôt de plainte au tribunal de la ville était motivé par les mêmes raisons.

​Selon l'article 242 du code pénal algérien, toute personne sans titre qui s'immisce dans des fonctions publiques, civiles ou militaires ou accomplit un acte d'une de ces fonctions est puni d'emprisonnement d'un an à cinq ans et d'une amende de 100.000 dinars à 500.000 dinars. Cette peine peut être plus importante dans le cas d'une infraction plus grave.

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