Dans un entretien avec le site d'information Tout sur l'Algérie (TSA), Fatiha Benabbou, juriste spécialiste en droit constitutionnel, a affirmé que malgré sa démission «le Président Abdelaziz Bouteflika garde ses compétences de chef d'État jusqu'à la désignation d'un intérimaire». Selon la Constitution algérienne, c'est au président du Conseil de la nation, la chambre haute du parlement algérien, d'assurer l'intérim. Cependant, la juriste a expliqué que la procédure constitutionnelle de désignation de ce dernier au poste de chef de l'État allait être longue. À cet effet, durant tout le temps de la procédure, le Président Bouteflika peut prendre toutes les décisions nécessaires pour assurer le fonctionnement du pays.
«Nous ne sommes pas dans une République bananière, le pays doit fonctionner d'autant qu'il y a des intérêts importants en jeu», a déclaré la constitutionnaliste. «On ne peut pas tout chambouler pour se retrouver dans un état de fragilité», rappelant que «le président Zeroual a été obligé d'attendre huit mois pour démissionner» en décembre 1998.
À ceci s'ajoute le fait qu'il n'existe pas de délai pour que le Conseil constitutionnel informe le parlement, dans le cadre de la mise en œuvre de l'article 102 de la Constitution. «Les délais ne sont pas posés, car il s'agit d'une procédure assez lourde», a-t-elle expliqué.
Pour le cas du président du Sénat, la vacance du poste est constatée par un comité de coordination au sein de cette institution elle-même. Suite à cela, une élection est organisée par les sénateurs pour élire un nouveau président.