Après la guerre des Six Jours et l'occupation des hauteurs du Golan par Israël, leurs habitants syriens ont été contraints d'abandonner leurs foyers pour trouver refuge ailleurs, notamment dans le camp de réfugiés à Masakin Barzeh, à Damas. Sputnik s'est rendu sur place et a parlé avec ces personnes indignées par les faits et gestes de Donald Trump, ayant reconnu la souveraineté israélienne sur le Golan syrien occupé.
«Ces déclarations ne sont qu'une niaiserie pure et simple. Le Président des États-Unis aurait des hallucinations ou une folie. Les déclarations de Trump n'exerceront aucune influence sur nous, les gens du Golan», a déclaré à Sputnik le cheik Yousef Mahmud Muflah al Kabiri.
Et de rappeler que le Conseil de sécurité de l'Onu avait adopté plusieurs résolutions stipulant explicitement que les hauteurs du Golan étaient un territoire syrien occupé.
«Nous dénonçons fermement les déclarations de Trump qui ont été faites pour plaire à Israël sur fond de campagne électorale dans ce pays. Les hauteurs du Golan font partie de la Syrie tant géographiquement qu'historiquement. Les habitants y reviendront. Le gouvernement syrien décidera de la manière d'y procéder», a indiqué l'interlocuteur de l'agence.
Muhammed Sabri al Mutlaq a presque 80 ans. Il a fui son village natal de Dalwa à l'âge de 20 ans. Il a confié à Sputnik «espérer revenir à la maison où ses aïeux avaient habité, vers les tombes des grands-pères et des grands-mères».
Karam Hmidi n'a que 11 ans, mais il sait être habitant des hauteurs du Golan où il promet d'aller vivre tôt ou tard.
«Mon grand-père est mort en martyr sur les hauteurs du Golan. Je reviendrai sur la terre des ancêtres, dans le village de Dalwa, occupé à présent par Israël. Nous sommes contre les déclarations de Trump», a martelé le garçon, s'adressant à Sputnik.
Un autre réfugié, Ibrahim al Hilal, se souvient bien des souffrances endurées par les réfugiés.
«J'avais 25 ans en 1967 quand on a dû quitter notre terre natale. Je suis contre les décisions de Trump. Il n'a aucun droit de décider du sort des Syriens et des hauteurs occupées du Golan. Il n'est pas habilité à transmettre notre terre à Israël. On ne peut transmettre que ce qu'on a. Et tel n'est pas le cas. Nous avons promis à nos enfants et à nos petits-enfants que nous reviendrons sur notre terre», a raconté à Sputnik Ibrahim al Hilal.
Ahmed al-Hasan, historien syrien de l'occupation des hauteurs du Golan, a qualifié de nazie la déclaration du Président états-unien et dit qu'elle n'étonnait pas du tout les habitants du Golan.
«Parce que nous savons quel soutien est apporté à Israël par les Américains. Les habitants des hauteurs du Golan entretiennent des rapports avec leur terre natale et ne manqueront pas d'y revenir», a déclaré l'historien à Sputnik.
Depuis 1967, Israël occupe quelque 1.200 km2 du plateau du Golan qui appartenait à la Syrie avant la guerre des Six Jours. En 1981, le parlement israélien a adopté la Loi sur les hauteurs du Golan, proclamant unilatéralement la souveraineté de l'État hébreu sur ce territoire. Quoi qu'il en soit, la communauté internationale n'a jamais reconnu cette annexion.