Le bras de fer entre l'Italie et l'UE va-t-il se solder par l'arrêt de la mission Sophia?
«En l'absence d'une décision unanime et consensuelle, l'opération prendra fin, ce qui signifierait qu'il n'y aurait pas de présence européenne en mer Méditerranée, pas d'entraînement des garde-côtes libyens, pas de démantèlement de réseaux de passeurs et pas d'arrestations, etc.», se désolait Federica Mogherini en novembre dernier.
La même a d'ailleurs rebaptisé l'opération EUNAVFOR Med «opération Sophia» afin «d'honorer les vies des personnes que nous sauvons». Un geste qui n'a pas empêché l'Italie de largement remettre en question cette mission, accusant ses partenaires européens de l'avoir détourné de ses objectifs initiaux pour venir en aide aux migrants en haute mer et les débarquer dans «les ports les plus sûrs et les plus proches», souvent en Italie.
L'Irlande a formellement demandé la prolongation de l'opération européenne, afin de ne pas subir de revers symbolique à quelques semaines des élections européennes de mai.
Mais au-delà de l'inflexibilité de Rome, d'autres facteurs peuvent expliquer que l'opération Sophia prenne fin le 31 mars 2019. C'est notamment le cas de la position allemande sur la question. En effet, Berlin a estimé avoir été mis sur la touche par le commandement italien et a annoncé le 6 février dernier que son bâtiment militaire mettrait fin à sa participation.
Pourtant, paradoxalement, Berlin a annoncé le 23 mars dernier «chercher des solutions au contentieux sur la répartition des migrants» dans l'objectif de prolonger un exercice auquel la marine allemande ne contribue plus.
La prorogation de la mission européenne, demandée formellement par l'Irlande dans le but de ne pas y mettre un terme de façon abrupte avant les élections européennes, est suspendue à la décision des 28.