Thierry Mariani: «l'intérêt de l'Europe est de se rapprocher de la Russie»

Au lieu de se laisser entraîner dans la «sorte de Guerre froide», l'Union européenne, et la France en particulier, auraient dû faire preuve d'une politique indépendante et améliorer leurs relations avec la Russie, estime Thierry Mariani.
Sputnik

Invité de l'émission «Question politique», diffusée par France Inter, Thierry Mariani, ancien ministre du gouvernement Fillon et candidat Rassemblement national aux élections européennes, s'est prononcé sur plusieurs sujets de l'actualité, dont les relations franco-russes. L'homme politique, qui a récemment visité la Crimée à l'occasion du 5e anniversaire de la réunification de la péninsule avec la Russie, a estimé que Moscou devrait devenir partenaire important dans le domaine de sécurité.

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«Pour moi, la Russie n'est pas notre ennemi. Je vous rappelle que notre ennemi ce n'est ni la Russie, ni les États-Unis, notre ennemi c'est le terrorisme et en ce moment la montée de l'islamisme», a-t-il déclaré.

Prié de livrer son avis sur les prétendues tentatives de la Russie d'influer les élections européennes, M.Mariani a souligné que Moscou avait «d'autres choses à faire» et que les États-Unis menaient «un jeu» qui consistait à mêler l'Europe à «une sorte de Guerre froide» avec la Russie.

«Aujourd'hui les Russes ont les mêmes problèmes que nous et l'intérêt de l'Europe est de se rapprocher de la Russie. Je rappelle qu'aujourd'hui on a un certain nombre de sanctions qui nous frappent mutuellement, puisqu'on a voté des sanctions contre la Russie, et la Russie nous a renvoyé la monnaie de la pièce», a-t-il ajouté.

M.Mariani a également déploré l'état de dépendance dans lequel se trouvaient les politiques européenne et française, en particulier par rapport à Washington:

«Chaque État a ses intérêts, les USA sont nos alliés mais aussi notre pire concurrent économique. Je n'en veux pas aux Américains d'être forts, j'en veux aux Européens d'être faibles. J'en veux à l'Europe de suivre à chaque fois les États-Unis, sanctions après sanctions, j'en veux aussi à la France de ne pas réagir quand on se fait piller nos entreprises».

À titre d'exemple, M.Mariani a pointé le déséquilibre qui existait dans la politique des sanctions visant la Russie. Selon lui, alors que l'Europe est interdite de vendre des pommes à la Russie, les États-Unis continuent à coopérer avec cette dernière dans le domaine spatial.

«L'intérêt de l'Europe est d'être entre les deux [la Russie et les États-Unis, ndlr]. Et sur les relations internationales on a des intérêts communs avec la Russie, et aujourd'hui on est dans une spirale d'opposition avec ce bloc qui nous dessert», a conclu l'homme politique.

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