Michel Temer, chef de l'État de 2016 à 2018, avait succédé à la présidente Dilma Rousseff, destituée par les députés brésiliens en raison de ses démêlés avec la justice, et dont il avait été le vice-Président pendant six ans.
Les procureurs accusent Temer d'avoir été à la tête d'une «organisation criminelle» qui a détourné 1,8 milliard de reals (415 millions d'euros environ) de pots-de-vin grâce à différents stratagèmes, en lien notamment avec la centrale nucléaire Angra 3 à Rio de Janeiro et avec des compagnies publiques.
Pendant longtemps, le Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB) de Temer exerçait une influence sur le choix des dirigeants des principales compagnies publiques du secteur de l'énergie.
La police fédérale a aussi procédé à l'arrestation de Wellington Moreira Franco, ancien ministre et confident de Michel Temer.
Temer et Moreira Franco ont par le passé rejeté les accusations de corruption.
La devise brésilienne, le real, et l'indice Bovespa de la Bourse de Sao Paulo ont cédé environ 1% à l'annonce de l'arrestation de Michel Temer, la perspective de nouvelles arrestations d'hommes politiques de premier plan menaçant de différer les débats sur d'importantes réformes économiques, comme celle des retraites.
Plus de 150 politiciens et hommes d'affaires ont été inculpés depuis l'ouverture en 2014 d'une vaste enquête anti-corruption.
Michel Temer est le deuxième ancien chef d'Etat à être arrêté sur des soupçons de corruption, après Luiz Inacio Lula da Silva qui a été condamné à 12 ans d'emprisonnement.