Le maire du Havre Luc Lemonnier a annoncé jeudi soir sa démission en raison d'une polémique sur ses photos pornographiques rendues publiques.
«J'ai décidé de présenter ma démission de mes fonctions et mandats à la ville du Havre et à la communauté urbaine. Cette décision, mûrement réfléchie, s'est imposée à moi en raison de la nécessité de protéger ma famille et mes proches», a annoncé le maire marié et père de quatre enfants jeudi dans un communiqué.
Luc Lemonnier a succédé à Édouard Philippe à la mairie du Havre en mai 2017.
Selon France Bleu, «le Premier ministre s'est rendu à la mairie tôt ce jeudi matin pour le rencontrer quelques heures avant sa démission».
En juin 2018, M.Lemonnier a déposé plainte pour diffamation et diffusion de photos de lui nu à des conseillers municipaux ainsi qu'à Édouard Philippe. Cependant cette requête a été classée sans suite, a déploré son avocat Me Christian Saint-Palais.
La femme mariée à l'origine de la diffusion des photos a témoigné mardi sur France Bleu Normandie. «Il s'agit d'un couple, dont le maire connaît bien la femme puisqu'elle était sur la liste électorale menée par Édouard Philippe lorsqu'il s'est présenté aux élections municipales en 2014», a précisé Paris Normandie.
«Ça a été compliqué, j'ai fait une tentative de suicide. Je suis mariée depuis plus de 20 ans, j'ai des enfants, je suis épanouie dans ma vie de couple, je n'étais pas du tout dans un jeu de séduction», partage-t-elle en poursuivant que c'était «compliqué» de porter plainte contre l'homme politique.
Dans son communiqué Luc Lemonnier a démenti «catégoriquement les comportements qui lui sont prêtés» en soulignant que «les échanges de messages auxquels il a pu participer sont intervenus dans le cadre de communications virtuelles exclusives de toute contrainte et entre adultes consentants».
Une autre femme s'est ensuite confiée à 76Actu en affirmant être elle aussi victime de l'envoi de photos à caractère pornographique par cet homme politique de 50 ans.
«Pour moi, il n'y avait pas de consentement quand il m'a envoyé ces photos. Tout cela était déplacé et je comprends que cette femme dise qu'elle a ressenti cela comme un viol», a-t-elle déclaré.
Elle a ainsi évoqué des messages envoyés via Messenger dans lesquels le maire «m'explique qu'il aime le libertinage et comment il allait me faire l'amour».
La femme a «appelé la police pour déposer plainte, mais on m'a dit que ce n'était pas recevable, qu'on ne pouvait rien faire pour moi».