La tension monte entre la Turquie d'un côté et la Nouvelle-Zélande et l'Australie de l'autre, après les propos tenus par le Président turc dans la foulée de la tuerie de Christchurch. M. Erdogan a affirmé que les attaques contre les mosquées en Nouvelle-Zélande faisaient partie d'une attaque plus large perpétrée contre la Turquie et témoignaient d'un sentiment antimusulman mondial.
«Ce n'est pas un acte isolé, c'est quelque chose d'organisé», a affirmé Recep Tayyip Erdogan lors d'un meeting lundi.
De plus, il a appelé la Nouvelle Zélande à rétablir la peine de mort. Le Président turc a en particulier annoncé que les Australiens qui seraient hostiles à l'islam subiraient le même sort que les soldats tués par les forces ottomanes lors de la bataille de Gallipoli, pendant la Première guerre mondiale. Il a en outre menacé de renvoyer dans des cercueils quiconque viendrait dans son pays avec des sentiments antimusulmans.
«Nous sommes ici depuis mille ans et si Dieu le veut, nous resterons ici jusqu'à l'Apocalypse. Vous n'arriverez pas à faire d'Istanbul une Constantinople», a lancé M. Erdogan lors de son discours de lundi.
Le Premier ministre australien Scott Morrison a quant à lui convoqué l'ambassadeur turc.
«Je trouve ce commentaire très offensant. Il va de soi que je convoquerai l'ambassadeur turc aujourd'hui pour aborder ces questions», a déclaré le Premier ministre australien dans un entretien accordé à la chaîne de télévision australienne ABC.
Il a également déclaré à ce propos que le peuple turc ne permettrait pas de transformer Istanbul en Constantinople.
En avril 1915 débutait la phase active de la bataille des Dardanelles. Le Royaume-Uni, la France et leurs alliés, l'Australie comprise, ne sont pas parvenus à s'emparer du détroit suite à une résistance acharnée des troupes turques. Leur pugnacité dans la campagne de Gallipoli a été décisive et a forcé les troupes étrangères à évacuer le territoire turc.