Ali Muhammed al-Bakir, inventeur de la première main électronique, conçue et entièrement fabriquée en Syrie, a raconté à Sputnik qu'après la mort de son frère pendant la guerre, il avait décidé de devenir médecin. Ses résultats aux examens d'entrée ne lui ayant pas permis de s'inscrire à la faculté de médecine, il a opté pour l'ingénierie médicale.
Le jeune Syrien a confié à l'agence avoir déjà participé à plusieurs expositions de jeunes spécialistes, évidemment à titre d'exception car il n'était qu'en deuxième année d'études à l'université de Damas.
«Cette main électronique permet de tenir un stylo et une cuillère, de se brosser les dents, de se laver et de conduire une voiture. Si les deux mains ont été amputées, de telles prothèses permettront à la personne de se passer de l'assistance d'autrui», a détaillé l'inventeur.
Selon ce dernier, cette main électronique remplace une vraie main à 80% et ne coûte que 100.000 livres syriennes (170 euros). Qui plus est, il suffit d'à peine quelques heures pour apprendre à la manipuler.
«La guerre avec les terroristes a fait des milliers d'invalides, surtout parmi les militaires. Les prothèses peuvent améliorer ne serait-ce qu'un peu la vie de ces gens qui défendaient le peuple et le pays au prix de leur propre vie», a résumé le jeune Syrien.
La Damascène Manifah Zeidan qui avait été la première à avoir testé la nouvelle prothèse a déclaré à Sputnik que grâce à cet appareil elle pouvait reprendre la pratique du sport.
«Pendant cinq ans, j'ai essayé plusieurs choses. Au début, c'était une prothèse en plastique qui pesait 2 kg et faisait très mal aux muscles. […] Une autre était aussi lourde et difficile à manipuler», a raconté la femme, amputée de la main droite suite à l'explosion d'un obus des terroristes.
Et de se féliciter de la main électronique conçue par Ali Muhammed al-Bakir qui lui avait été offerte par une organisation caritative.
«Cette prothèse se recharge très rapidement pour fonctionner pendant deux heures. En plus, elle ne craint pas l'eau, ce qui élargit beaucoup sa sphère d'utilisation», a résumé la femme.
Les documents pour obtenir le brevet ont déjà été envoyés, et Ali Muhammed al-Bakir attend à présent une autorisation pour ouvrir un centre de production de mains électroniques.