Établir un dialogue direct avec Damas: «ne pas être en retard est essentiel pour Ankara»

Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, rencontrera lundi 18 mars à Antalya son homologue turc, Mevlut Cavusoglu, dans le cadre du Groupe de planification stratégique conjoint russo-turque (JSPG). Sputnik a demandé à deux politologues turcs de commenter la signification de cette future rencontre ministérielle.
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La rencontre du 18 mars à Antalya entre les ministres russe et turc des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov et Mevlut Cavusoglu, sera une étape consultative avant la réunion du Conseil de coopération de haut niveau Russie-Turquie et formera par conséquent l'ordre du jour de ce sommet, a rappelé à Sputnik l'analyste politique turc Aydin Sezer.

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«Je pense que les ministres se pencheront tout d'abord sur les questions de coopération énergétique, notamment sur le déroulement de la réalisation des projets de centrale nucléaire à Akkuyu et du gazoduc Turkish Stream», a-t-il estimé.

Et d'ajouter que les questions du commerce et de la libéralisation des visas pour les citoyens turcs seraient également abordées.

«De toute évidence, les questions énergétiques seront prioritaires pour la partie russe, alors que le régime des visas a plus d'actualité pour la Turquie à l'étape actuelle. À l'international, l'essentiel de l'attention devrait être réservé au problème de la Syrie», a supposé M.Sezer.

Selon ce dernier, M.Lavrov insisterait sur des démarches concrètes pour régler la situation à Idlib et rappellerait l'importance de l'accord d'Adana sur la lutte antiterroriste signé entre Damas et Ankara en 1998.

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«La Russie compte sans doute sur le fait que la Turquie utilisera ses canaux pour persuader le maximum de groupes à Idlib de déposer les armes. Quoi qu'il en soit, la réalisation de cet engagement d'Ankara semble peu probable», a relevé pour sa part un autre interlocuteur de Sputnik, Yasin Atlioglu, spécialiste turc du Proche-Orient et de l'Afrique.

Et d'expliquer qu'Ankara voudrait évidemment régler le problème d'Idlib, mais que celui de la situation à l'est de l'Euphrate serait plus prioritaire pour la Turquie.

Quant à l'accord d'Adana, l'expert a rappelé que les deux parties ne l'avaient toujours pas résilié.

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«Si la Turquie réussit à faire renaître ce document juridique, elle pourra créer une base pour la coordination avec le gouvernement syrien sur la question du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). […] Malgré toutes les crises dans les relations entre la Turquie et la Syrie dans le passé, il est possible de réanimer les dispositions de l'accord d'Adana», a retenu M.Atlioglu.

D'après celui-ci, tout indique que Bachar el-Assad restera au pouvoir en Syrie.

«Par conséquent, la Turquie a besoin d'un dialogue direct avec Damas et ne pas être en retard est essentiel pour Ankara», a résumé le politologue.

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