Une députée LREM refuse que des candidates voilées soient investies aux municipales

En pleine polémique et à la veille d'un débat sur la laïcité, la députée LREM de Paris Anne-Christine Lang a déclaré qu'elle ne «mettrai[t] jamais un pied dans l'hémicycle s'il y a[vait] une femme voilée» et a appellé son groupe à refuser d'investir des femmes voilées aux municipales.
Sputnik

La députée de Paris Anne-Christine Lang a déclaré dans une interview accordée à L'Express son refus catégorique de siéger avec des femmes voilées.

«Je ne mettrai jamais un pied dans l'hémicycle s'il y a une femme voilée», a-t-elle dit.

À l'occasion du débat sur la laïcité prévu pour le 20 mars, Anne-Christine Lang, qui est entrée en politique «par conviction féministe» et qui se définit comme «rigide» sur le sujet, a l'intention de proposer à son parti de ne pas investir de candidates voilées aux élections municipales.

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Et ce, dans le cadre d'une vive polémique dont l'un des derniers volets est le scandale au sujet d'un hijab de sport que souhaitait commercialiser l'enseigne Decathlon, laquelle est revenue par la suite sur son idée.

«On ne dégagera pas de position commune le 20 mars. Il y a des positions irréconciliables. Mais cela peut permettre d'avoir le débat de fond que l'on n'a jamais eu. Il faut aborder cette question pour les municipales. C'est un vrai sujet», a souligné Anne-Christine Lang.

Pourtant, la proposition est a priori loin de faire consensus au sein de la majorité, fait remarquer le journal.

«On pourrait se faire attaquer en justice et se faire condamner. C'est discriminatoire», a affirmé un autre député LREM, Ludovic Mendes.

Selon lui, il s'agit tout d'abord de réaliser «un travail en interne sur tout ce qui touche au voile, à la laïcité et la place des femmes dans l'islam».

«Ce n'est pas une bonne façon de traiter le sujet», a déclaré au journal un autre membre de LREM, sous couvert de l'anonymat.

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Pour lui, s'attaquer au voile signifie s'en prendre «à des personnes qui disent le porter principalement par obligation religieuse […] Or, la question est plutôt de savoir pourquoi elles le considèrent comme obligatoire».

Guillaume Vuilletet, élu du Val-d'Oise, a fait remarquer pour sa part qu'il voyait mal «comment des candidates voilées peuvent être compatibles avec les valeurs de notre mouvement».

Ainsi, deux camps semblent d'ores et déjà se dessiner pour ce débat qui doit se tenir au siège parisien de La République en marche.

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