Horst Teltschik, ex-conseiller en politique étrangère allemand, a déclaré dans une interview au journal Der Spiegel que le Président russe souhaitait, au début de sa présidence, se rapprocher de l'Union européenne, mais que celle-ci s'était détournée de Moscou.
«En politique, j'ai appris qu'il ne s'agissait pas de sympathie, mais d'intérêts. Mais comme vous le demandez, oui, j'ai connu Poutine comme un interlocuteur charmant et ouvert d'esprit.»
Toutefois, a poursuivi Horst Teltschik, l'Europe a refusé de collaborer avec la Russie, s'alliant aux États-Unis pour se concentrer sur l'entrée de l'Ukraine au sein de l'Union européenne et de l'Otan. Selon lui, les Européens et les Américains «auraient dû faire des offres à la Russie», en mettant en place notamment «une zone de libre-échange paneuropéenne».
«Mais nous n'avons rien offert. Pourquoi?», s'est-il demandé.
«C'est un jeu sacrément dangereux», a-t-il affirmé, ajoutant que «les intérêts de Moscou étaient essentiellement défensifs».
Toujours d'après Der Spiegel, Horst Teltschik a souligné que dans le contexte actuel, l'UE se devait de bâtir des relations constructives avec Moscou.
Horst Teltschik avait été conseiller en politique étrangère auprès de l'ancien chancelier allemand Helmut Kohl et a dirigé, de 1999 à 2008, la Conférence de Munich sur la sécurité. Il a joué l'un des rôles principaux lors des discussions sur la réunification de l'Allemagne.